Escapade dans les rues de Londres.

Avalone était ravie de quitter (ne serait-ce que pour le week-end) l'ambiance pesante du manoir Parks.
Marchant à pas lents entre sa mère et sa tante, elle dévorait -discrètement- des yeux toutes les vitrines de boutiques qui défilaient de chaque côté du chemin de Traverse sans remarquer le silence pesant qui s'éternisait sur leur petit groupe depuis qu'ils avaient quitté le manoir.
Ici, la boutique de Quidditch (elle se demanda rapidement au passage s'il y aurait à la rentrée prochaine un poste libre dans l'équipe de Serpentard sans parvenir à se souvenir en quelle année étaient les joueurs actuels. En tout cas, elle s'était beaucoup entraîné en Juin avec Philemon.), là la boutique de Madame Guipure (elle avait bien envie d'une nouvelle robe blanche), plus loin la boutique de papier et d'encre...

Malgré qu'elle ait été élevée dans le monde magique et qu'elle soit donc habituée à cotôyer les sorciers et sorcières de son temps, il y avait au chemin de traverse une effervescence que l'on ne trouvait nulle part ailleurs, une ambiance bourdonnante et rafraîchissante qui lui rappelait que, oui, elle était encore une enfant! Et que oui, comme tout les enfants elle avait envie de courrir d'une vitrine à l'autre en poussant des exclamations ravie.
Bien entenu, elle ne ferait jamais une chose pareille! Une jeune fille de bonne famille doit savoir tenir son rang et ne pas faire honte à sa famille!

Sortant brusquement de ses rêveries, elle s'apperçut qu'elle marchait seule. Elle se retourna d'un bloc. Sa mère et sa tante s'étaient toutes deux stoppés quelques pas en arrière et se ragardaient en chien de faïence.
Que se passait-il encore?
Elle ne bougea pas durant quelques minutes, fixant l'échope de Florian Fortârome sur le trottoir d'en face pour ne pas déranger les adultes quand une main chaleureuse se posa sur son épaule.

- Tiens. Va donc t'acheter une glace et faire un tour dans les magazins. Tu croiseras peut-être certains de tes camarades. Il faut que je discute avec ta Mère de quelques... Divergences d'opinions. On se retrouve dans une heure au Chaudron Baveur...

Le tout fut lâché d'un ton doux et maternel (voire maternant, au grand dam d'Avalone).
C'était la tante Rosie. Elle avait mit une dixaine de gallions dans sa main et avait entraîné sa mère en la tenant par le bras vers l'autre bout de la rue.

Les "divergences d'opinions" en question concernaient sûrement son paternel (que Rosie n'avait jamais aimé... Marrant comme deux soeurs peuvent souvent avoir de très nombreux points communs) et le laissé allé de sa mère (elle avait but la moitié d'une bouteille de champagne avant de quitter le manoir et même si elle agissait avec prestance et discrétion, le fait n'avait pas échappé à sa tante). Avalone ne tenta rien pour les retenir, trop heureuse de se débarasser de l'autorité parentale.

Elle s'avança vers le stand de glace, salivant presque tant l'air empli de l'odeurs mêlés de tous les parfums était ennivrant.
Elle n'eut pas longtemps à attendre et commanda une glace triple fraise, citron, chocolat, puis paya son dut et fit demi-tour en dévorant sa glace avec gourmandise, tentant d'éviter que la chaleur quasi-caniculaire de cette fin de mois de Juillet ne fasse fondre sa glace plus vite qu'elle ne la dévorait et ne rendent ses doigts poisseux (Merlin tout puissant, si son père voyait cela!).

Elle s'installa sur un banc pour décider de la suite du programme. Elle ne mit pas longtemps à choisir la Bibliothèque comme prochaine destination. Mais avant cela, il lui fallait terminer sa glace. Ce qui dans l'immédiat ne semblait pas un problème insurmontable se dit-elle avec ravissement.