O chant de la nuit

Naomah Farwell 26.12.08 22:30

[HJ: PV Adrian, mais ouvert à qui veut! "marcher de noël" au chemin de traverse.]

C’était un vendredi en fin d'après-midi alors que Noël et sa magie laissaient encore leur trace si particulière dans l’esprit de Naomah et dans cette nuit tombante sur le paysage enneigé du chemin de traverse. Cette année, plus que jamais, le fillette s’accrochait à ces petites étincelles de bonheur et de joie fugace, alors même qu’elles tentaient de lui échapper. Il y avait comme des airs de fin de l’enfance dans l’air, et bien que Naomah n’en soit pas encore consciente, elle sentait bien qu’il n’y avait pas que l’histoire du père noël de fausse dans cette fête.
La neige était moins blanche, les guirlandes moins brillantes, et les carillons moins carillonnants. Et pour cause, Naomah boudait.
Oui, en ce dimanche matin des vacances de Noël, entre les tas de neige et les sorciers occupés à profiter des festivités dans un chatoiement de couleurs vives, elle propageait comme un nuage de grisaille tout autour d’elle en marchant 5 pas devant ses parents. Ces derniers ne faisaient désormais plus attention à ce qu’ils considéraient comme un caprice pour l’heure. Surement n’avaient-ils pas tord, mais il fallait bien avouer qu’à l’origine du problème, il y avait bien plus que ces petites billes en verre luisantes d’un feu éternel qui lui étaient refusées. Plus que tout, il y avait sa mère, ne lui accordant pas même un regard avant de demander à son mari de faire taire l’enfant ; comportement habituel depuis quelques temps…
Toute à ces sombres considérations, Naomah jeta un regard en arrière, faisant sa tête de cochon comme jamais, juste au moment où ses parents s’arrêtaient pour discuter avec un couple d’aristocrates profitant eux aussi de cette occasion pour se mêler au « bon peuple ». Pendant que son père l’appelait, elle fit mine d’être plongée dans l’observation d’une cascade de chocolat, jusqu’à ce que les appels cessent.
Alors, elle accorda un tirage de langue à son paternel, puis détala sans demander son reste entre les étales et autres installations de cette animation spécial Noël. Après avoir humé l’odeur des marrons chauds, shooté dans un tas de neige histoire d’abimer ses jolis mocassins, et picoré discrètement un bonbon dans un étal sous le nez du marchand, elle finit devant la choral de Noël, ou plutôt derrière, à la limite de se trouver sous le sapin, là où elle était sure de bien voir, mais pas de laisser ses vêtements intacts. Son écharpe de soie ne manqua pas de se prendre dans les aiguilles de l’arbre, ainsi que ses cheveux. Sans s’en soucier plus que ça, elle tira un peu dessus pour mieux se dégager. Une pluie d’aiguilles vertes ne manqua pas de tomber, accompagnée d’une petite décoration de noël aux allures de vrai grenouille-faux prince qui vint se coincer dans la capuche bordée de fourrure de son beau manteau. Toute à son écoute des quantiques, elle se mit au devoir de retirer ses gants, un peu handicapée par la fourrure qui ornait le bord de ses manches cette fois, pour pouvoir enlever toute cette verdure.

Ça c’est Noël !

S’exclama-t-elle toute seule avant de se mettre à chantonner elle aussi.

Invité 30.12.08 17:57

Gout onctueux de noisette et forme d'étoile filante.
Voila ce qu'avait à présent Adrian dans la bouche, juste après avoir ouvert la petite fenêtre du 19 Décembre sur son calendrier de l'avant. A 11 ans il en avait eu un chaque année, et comptait bien en avoir toute sa vie. Ces petits plaisirs temporaires étaient si délicieux qu'il ne s'en priverait pour rien au monde. D'ailleurs Mégane aussi appréciait. Assis sur le lit elle dévorait sa papillote, les yeux plongé dans un univers qu'Adrian ne verrait jamais. Surement Noël, tout simplement. Et si un sorcier était aveugle? Serait-il doté d'un pouvoir différent que ceux qui étaient voyants? Adrian se promit de poser cette question à un professeur à la rentrée.

Ses parents les appelèrent. Adrian saisit Mégane par la main et dévala les escaliers. La jeune fille était habituée et pouvait marcher dans la maison sans se cogner une seule fois. Mais lorsqu'il s'agissait du l'extérieur, c'est Mearu, son chien, qui l'aidait dans ses trajets.

- Les enfants, aujourd'hui on va au marché de Noël de Londres. leur annonça Julie, leur mère, une femme brune, grande et mince.

- Chouette ! s'exclama Mégane.

Adrian jeta un regard vers sa soeur. Comment pouvait-elle se réjouir de se rendre à un endroit dont tout ce qui est intéressant est à regarder?

Ils enfilèrent tous leurs blousons, leur écharpes, ainsi que les gants et les bonnets tricotés par leur grand mère française. La laisse s'accrocha au cou de Mearu et ils se rendirent tous hors de la maison. Dehors il faisait froid, et la neige tombait à flot. Beaucoup de personnes apparemment se rendaient à ce marché, qui était l'événement à ne pas louper de ces vacances de fin d'année. Julie et Kintao discutaient main dans la main, Mégane se faisait guider par Mearu qui prenait la tête du groupe, et tout derrière, Adrian jouait avec sa baguette dans sa poche. Il avait entendu parler qu'à ce marché de Noël se trouvait une petite boutique qui ouvrait les portes d'un marché de Noël version sorcier.

Après dix minutes de marche à contempler les maisons décorées, ils arrivèrent devant un immense stand de confiseries qui annonçait le début d'une grande avenue où la circulation était coupée et où le rouge et le doré dominaient. Les odeurs de chocolat et de sucre pénétrèrent alors dans leur narine, pour descendre jusqu'à leur estomac. Même Mearu ne pouvait s'empêcher de s'arrêter et d'admirer les étalages. A ce doux parfum enivrant se mêlait le son mélodieux des chorales de Noël, vêtus de rouge et d'or, le gospel de Noël mettait la joie et la bonne humeur, et une chaleur étrange s'en dégageait, la chaleur humaine, sans doute.

Il s'attarda un instant alors qu'il reconnu un groupe de sorciers de dernière année qui entraient dans une petite boutique ridicule. En s'y approchant, il pu voir qu'elle exposait dans sa vitrine des têtes de père Noël en terre cuite, des têtes de cerfs empailléss, et un serpent décoré de rouge et d'argent. Ce décor glauque cachait peut être cette fameuse porte vers le marché sorcier. Il voulut rentrer quand il lança un dernier coup d'oeil vers sa famille. Cette famille qu'il aimait tant lui avait manqué tout au long du premier trimestre, il ne supporterait même pas l'idée de leur échapper pour une si belle occasion.

Il traversa la rue piétonne et marcha en direction de la chorale. Ses parents ainsi que sa soeur les avaient déjà dépassés. Soudain, Adrian remarqua un petit détail dans ces chants de Noël. En fait, c'est comme si ces chants avaient pour effet de rendre heureux quiconque les écoutaient. Effet de Noël ou sortilège, Adrian n'en savait rien. Mais plus il s'approchait, et plus son sourire grandissait. Il ne put bientôt plus se contrôler et claqua des doigts en rythme, sans se rendre compte que les gens qui le regardaient riaient. Il passa à côté d'eux, le sourire en banane jusqu'aux oreilles, lorsqu'il marcha sur un gant. Toujours béa, il se baissa pour le ramasser, quand une jeune fille cachée sous le sapin et à l'ombre de la chorale s'approcha de lui.

C'est sa couleur de cheveux qu'il remarqua en premier. Un roux éclatant, caché sous un bonnet en laine. Puis son visage. C'était la jeune Serdaigle du couloir ! Pour elle, Adrian avait engagé un duel contre un Serpentard à la veille des vacances et avait gagné un séjour en infirmerie. Mais malgré ça, ils ne s'étaient qu'à peine adressés la parole, et ils ne connaissaient même pas leurs prénoms.

- Ah ben tiens ! Salut ! Ce gant t'appartient, je crois ?

Naomah Farwell 02.01.09 23:59

Noel… Qu’est-ce qu’on essayait de lui faire croire ? Que le rouge et le vert pouvait résoudre tout dans ce monde ?! Pff !!! Mensonges ! Ces couleurs ne faisaient que donner l’illusion du changement. Cette pantomime de joie et de légèreté lui aurait révolté le cœur si ce n’était ce chant dans la nuit.
Elle se sentait comme seule avec ces voix, et les sentiments à fleur de peu, cette joie et cette nostalgie généralement réservées aux centenaires. Si les bougies dans le sapin criaient à Naomah qu’il fallait qu’elle sourit ? Elle n’en avait cure et se faisait même un plaisir de leur tourner résolument le dos ! C’était à la pureté de la voix s’élevant au sein du chœur de Noël qu’elle souriait. A cette voix portée par les anges et nuls autres.
Elle aurait aimé que sa mère en soit, juste à ses côtés, qu’elle chante elle aussi, comme chaque année. Mais elle aurait refusé, sans aucun doute. Sous quelle prétexte ? Noa s’en fichait, elle savait que la raison serait futile et qu’au final, on la traiterait de petite sotte ou d’enfant immature. La dernière branche de sapin ôtée de sa chevelure, elle laissa ses bras retomber le long de son corps. Croyant voir ses parents dans la foule en face, elle se décala un peu, puis se rendant compte qu’il n’en était rien, elle retourna dans l’autre sens, se disant que quand même, il lui faudrait bien les retrouver à un moment.

C’est alors qu’un visage connu intégra son univers.
Ce gant est à vous ?
S’il était à elle ?
Certainement. Mais elle n’en voulait plus. Il était vert, comme cette couleur qu’elle ne voulait désormais plus voir de ses propres yeux. Curieuse de voir que l’inconnu était assez attentif pour porter attention à ce qu’elle considérait comme superflu de part son éducation, elle leva les yeux sur le nouveau venu .
Il lui disait quelque chose. Sans répondre, et ne se souciant toujours pas du gant, elle le fixa un instant en silence avant de s’exclamer.

Oh, tu es de Poudlard, n’est-ce pas ? Je te reconnais !
Le pestiféré.

Puis elle se cacha le visage pour mieux dissimuler son hilarité. Il y avait comme de la moquerie dans l’air, même si Noa ne pensait pas à mal. Et pour cause, la dernière fois qu’elle avait rencontré ce jeune homme, il était couvert de pustules, et même si sa démarche avait des allures de sauvetage chevaleresque, le final n’en avait pas l’attrait.
De son regard scrutateur, elle l’observa par-dessus son sourire, avant de baisser enfin les yeux sur le gant, un poils snobe.

Oui… on dirait. Quoi que je n’en sois pas bien sur. Sa couleur ne me plait pas, ce qui n’est pas étonnant sachant que c’est ma mère qui choisit la plus part de mes habits.

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