Retour parmis les siens ... Pas sûr.

Sally-Anne Perks 02.08.07 19:38

Un claquement. Un deuxième. Un troisième.

Puis, la grande porte de la Salle Commune des Serpentard qui s'ouvre à la volée.

Une fille y entre, essouflée, referme tout de suite derrière elle, et s'y adosse, comme si le monde entier la poursuivait. A entendre son souffle, on aura pu croire qu'elle l'avait parcouru, le monde... Comme si une course effrenée avait été engagée, elle en tant que leader.

Dans un bruit sourd, elle lâche son sac, le laissant tomber lourdement sur le sol. Ses longs cheveux noirs tombent sur ses joues et chaque respiration halletante qu'elle maintient soulève une mèche lourde et laisse entrevoir un oeil clos et fatigué.

Elle y est, ça y est. Elle se jure de ne plus bouger. Elle est enfin seule, loin de tous.

Mais... Est-ce que quelqu'un l'a vu? L'a-t-on aperçu? A l'angle d'un couloir ... Est-ce qu'"ils" ont vu......

Non. Impossible. Elle avait rasé les murs autant que possible, il était carrément impensable que quelqu'un l'ait calculée ... Mais si jamais ... Quelqu'un de curieux et avide des derniers potins, l'avait suivi, sans qu'elle ne s'en rende compte?

Elle chassa cette idée de son esprit et se concentra... Autant qu'elle le pût. Elle se concentrait pour se calmer. Pour se centrer. Pour retrouver un rythme de respiration... Normal.

Sally était devenue parano ces derniers temps... Elle avait subi de graves troubles physiques ET psychologiques après les altercations établies avec un certain élève de Poudlard, qui, elle l'espérait, n'était plus admis à l'école depuis.

Voilà pourquoi elle était partie un peu plus tôt que prévue l'année dernière, mais pouvait être certaine qu'elle retrouverait sa place parmis les siens... Les siens ? Pas si sûre, la Sally... Avant ce conflit, elle avait déjà des problèmes avec ses proches, ses amis, mais après, ce fut encore pire. Elle ne faisait plus confiance à qui que ce soit et avait, de ce fait, perdu contact avec tout le monde, ne parlait plus à personne.

C'est pour cette raison que son apparence physique elle aussi avait changé. En observant la jeune fille adossée à la porte, il n'en ressortait que... Dépis. Désarroi. Fatigue. Tension. Anxiété. Colère. Tristesse. Haine. Méfiance. Tous ces sentiments réunis à la fois, ce qui provoquait une implosion considérable en elle. Toutes ces mauvaises choses dans un même corps ne pouvaient pas cohabiter, ou alors un feu aussi bouillant qu'un volcan en fusion devait s'agrandir petit à petit, jour après jour, seconde par seconde...

Un silence règnait dans la pièce. Seule le souffle de Sally brisait ce calme si morne et si pesant. Mais bientôt, cette tranquillité fut brisée.
Ne sachant plus que faire et sentant son coeur s'emballer plus vite que jamais, elle se rua à travers la pièce, qui était vide et se jeta sur la fenêtre pour l'ouvrir en grand et la laisser claquer contre le mur proche, provoquant un fracas monstrueux et l'entrée de courants d'air.

Les conséquences de cet acte apparaissèrent aussitôt. Des feuilles volèrent dans tous les sens à travers la pièce, une bougie restée allumée sur un bureau s'éteignit brusquement, toutes les poussières qui se trouvaient sous les meubles et les fauteuils roulèrent lourdement sur le sol, un abajour bascula, faisant rouler son ampoule qui se brisa sur le sol dans un claquement strident... Le vent s'engouffra dans les cheveux de la jeune brune, qui laissa enfin apparaître son visage sombre... Elle avait perdu tout son charme, ses yeux verts étaient devenus très foncés, sa peau n'était plus aussi claire, elle était terne, sa bouche pincée faisait ressentir son anxiété... Ce n'était plus la jolie jeune fille que tous les garçons de Poudlard avaient connue.

Enfin de l'air ! Elle se dit que depuis qu'elle était rentrée dans l'école, elle avait du faire de l'apnée pour se sentir aussi étouffée, oppressée... Plus loin des autres elle était, mieux elle se sentait, elle voulait que personne ne voit... Cette horreur qu'elle essayait de cacher aux yeux des autres... En vain.

Esther Malfoy 11.11.07 23:16

Les cours avaient débuté depuis maintenant une semaine et c'était le premier weekend que les élèves allaient passer au château. Les plus âgés se rueraient à la bibliothèque pour s'avancer dans leurs devoirs qui, déjà, s'accumulaient, les plus jeunes profiteraient du temps qu'ils ont pour découvrir les recoins du château encore inexplorés, se retrouveraient dans le Parc pour faire telle ou telle activité futile voire pour certaine puérile... Esther Malfoy ne parvenait pas encore à se sentir à l'aise dans cette ambiance, cette atmosphère qu'elle avait tant aimé pendant ces cinq précédentes années. Elle n'avait que très peu discuté avec ces anciens camarades qui tentaient par tous les moyens de découvrir les raisons de l'absence de leur préfète l'année précédente. Certaines personnes pensaient avoir trouvé et les plus folles rumeurs circulaient dorénavant dans l'école. Mais la jeune restait indifférente, imperceptible, comme étrangère à ce monde étrange et plein de vie.

La jeune fille avait pris son repas... Ou plutot un semblant de repas, histoire de ne pas tomber par une crise d'hypoglycémie... Elle s'était coupée des conversations de ces amies observant secrètement Léo Draco, le beau préfet blond. Comment avait-il fait pour l'aborder lors de la soirée de rentrée alors qu'elle s'était résignée à l'eviter ? Il discutait avec une dénommée Diana et semblait de bonne humeur. Esther posa ses couverts dans son assiette et quitta discrètement la Table des Serpentards sous le regard d'un de ses professeurs. Sans y prêter plus attention, elle se dirigea vers les cachots en direction de sa Salle Commune : personne ne devait s'y trouver, tous les élèves étaient en train de profiter du repas. Après avoir donné le mot de passe au tableau protégeant l'entrée du repère du Serpent, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle découvrit le salon dans un tel état de désordre. On aurait dit qu'une tempête avait soufflé la salle : des feuilles jonchaient le sol, tout était sans dessus dessous...

La jeune Malfoy avança prudemment parmi les "décombres" bouché bée se demandant ce qu'il s'était passé pendant le dîner. Elle observait le salon dans ses moindres recoins et découvrit une silouhette près de la fenêtre. Sans faire un pas de plus, elle s'adressa à Sally qu'elle n'avait pas reconnu...

Est-ce toi la responsable de ce... hum... désastre ? demanda-t-elle étonnée par ce qu'elle voyait... Si c'est le cas, ce serait bien que tu te mettes à réparer les dégâts parce que les autres ne vont pas tarder à remonter de la Grande Salle et je doute que Liam soit ravi de voir ca...

Esther n'avait toujours pas reconnue Sally qui lui tournait toujours le dos et ne semblait pas réagir. Qu'allait être sa réaction lorsqu'elle découvrirait l'identité de son interlocutrice ?

HJ : Liam Lancaster = Préfet en Chef PNJ de Serpentard

Sally-Anne Perks 11.11.07 23:29

Maintenant que Sally laissait l'air s'engouffrer dans les moindres parties de son corps... Dans ses cheveux, derrière les oreilles, dans la nuque - provoquant des frissons à répétition - ainsi que dans ses narines, qui lui permettait de respirer à nouveau... Elle ne voulait pas briser ce moment si agréable. Elle était loin de tout ce monde, de toute cette affluence qu'elle détestait, de tous ces élèves qui l'observaient comme une bête curieuse. Elle avait enfin réussi à éviter tout le rafus de la rentrée...

Et voilà qu'une élève se débrouille pour interrompre cet instant où elle pouvait enfin être seule, tranquille ! Elle n'avait pas reconnu non plus la voix d'Esther... Elle avait même à peine entendu que quelqu'un lui parlait, avec le vent qui frappait à ses oreilles, il était difficile d'entendre quoi que ce soit...

Ne comprenant donc rien à ce que la jeune fille disait - elle avait quand même noté que c'était une fille - elle pensa qu'elle devait parler toute seule... Puis, qui aurait pu lui adresser la parole, elle n'interessait plus personne à présent...

Elle resta donc immobile, comme si rien ne s'était passé, et continua à écouter les courants d'air tournoyer à travers la pièce, provoquant encore plus de vacarme qu'au départ...
Puis, d'un seul coup, à cause d'une brise plus violente que les autres, sa capuches s'abaissa et laissa apparaître sa longue chevelure, toujours d'un brun profond, mais beaucoup plus terne qu'à l'ordinaire, soyeuse. Elle ne s'en rendit pas compte... elle ne l'avait pas sentit glisser. Elle était à présent reconnaissable...

Esther Malfoy 12.11.07 0:00

La capuche avait glissée... Une longue chevelure brune reconnaissable entre mille pour une ancienne élève de Poudlard comme Esther : elle appartenait à Sally-Anne Perks, serpentarde que la jeune Malfoy aurait préféré ne jamais revoir avant une longue paire d'années. Stupéfaite, osant à peine croire ce qu'elle voyait, elle était incpable de faire un pas...

Sally... ? C'est bien toi ? tenta-t-elle la voix à la fois tendue et inquiète.

Voyant que celle-ci ne répondait pas, elle prit sur elle et s'avança jusqu'à la fenêtre qu'elle ferma agacée par l'attitude de sa camarade serpentarde. Lentement, elle se tourna vers elle. On pouvait lire dans ses yeux tout le ressentiment qu'elle avait entretenu à l'égard de Sally suite à sa rupture d'avec Léo. Elle la savait attirée par le préfet mais ne l'avait pas penser capable de lui faire une telle chose : embrasser son ex petit-ami ! Esther avait vécu quelques épreuves durant cette dernière années mais elle n'avait pas oublié le soir où Léo lui avait avoué sa faute... LEUR faute ! Aussi méprisa-t-elle du regard celle qu'elle avait espérait ne jamais revoir.

Si c'était de l'air qu'il te fallait, tu aurais pu sortir dans le Parc au lieu de saccager la Salle Commune comme tu viens de le faire.

Le ton sec et froid employé n'était pas si différent de son caractère d'avant, toutefois, on pouvait percevoir un léger changement, la jeune fille parlait avec nonchalence habituelle qu'on ne lui connaissait guère... Comme si elle se fichait de tout...

Tu sais ce qu'il te reste à faire Perks : bon rangement !

Et sans rien ajouter de plus, elle lui tourna le dos et engagea un mouvement pour monter dans son dortoir.

Sally-Anne Perks 12.11.07 0:49

- Mobilicorpus ! S'exclama-t-elle, après un long silence...

Sur le coup, lorsque Esther se prit l'envie décidée de fermer la fenêtre, Sally n'eut pas le temps de réagir. Elle était tellement plongée dans son bonheur - succein certes, mais bien réel -, un bonheur qu'elle recherchait depuis longtemps, une paix tant désirée depuis un moment et qu'elle n'avait pas pu obtenir, avec tous les tracas et soucis qu'elle avait rencontrés dernièrement. Si même le fait qu'elle respire dérange quelqu'un, elle ne savait plus quoi faire pour pouvoir ressentir une once de tranquillité et de calme.

Puis elle réalisa soudainement... Par manque de luminosité et de "contre-jour" provoqué par la cheminée, Sally demeurait dans l'ombre... Son visage en tout cas. Il était donc impossible à la préfète de voir... Non, non, elle n'avait pas vu, elle aurait réagit. Néanmoins, furtivement, elle rabattit sa capuche à nouveau sur sa tête, prenant conscience qu'elle avait glissé, car il ne fallait quand même pas tenter le diable. Elle baissa la tête pour se faire discrète, se rendant peu à peu compte qu'elle avait fait en effet beaucoup de dégâts dans la pièce.

Elle se poussa, surprise, en se décalant vers la gauche, la jeune fille l'ayant plus ou moins agressée par la droite... Elle voulait absolument fermer cette fenêtre? Mais c'était quoi son problème? Elle lui voulait quoi exactement... Sally ne comprenait rien à la situation, ce n'est que quand elle ouvrit ses yeux un peu plus grands, qu'elle y voyait un peu moins flou... Mais elle la connaissait cette fille... C'était...

¤ Esther ? ¤

Mais avant même qu'elle ait le temps de prononcer un mot, la prétendue "Esther", marmonna quelque chose d'inaudible, surement des injures ou des reproches, vu la tête qu'elle faisait... Les oreilles de Sally sifflaient encore, elle avait beaucoup de mal à redescendre sur la terre ferme. Mais quand Esther décida de s'enfuir, Sally sortit de sa rêverie.

¤ Oh, ma fille réveille-toi donc ! ¤

Elle avait alors prononcé cette formule, la première qui lui vint à l'esprit, dans la vivacité de ses actes. La jeune préfète s'immobilisa. Sally ne savait plus quoi faire... Elle devait rester cachée, c'est certain. Mais il fallait qu'elle lui parle, cela faisait si longtemps... Non pas qu'elle lui manquait, non non ! Mais... Elle ne pouvait pas se laisser faire par cette... Cette... Enfin, bref. Il était hors de question qu'elle se rabaisse devant elle. Sally se rabattre devant quelqu'un, ça n'existait pas !

Elle rabattit encore un peu plus sa capuche, d'un geste élégant et discret et se dirigea vers la Serpentarde. Elle se posta devant elle et, par chance, la cheminée provoquait encore de l'ombre, assez d'ombre dans la pièce pour dissimuler la partie de son visage qu'elle tenait à garder cachée. Puis une fois face à face, elle lui lança, froidement, sans aucun sentiment dans la voix :

- Tu pourrais me parler autrement, je suis pas ton chien ok? Primo, je prends l'air si je veux, où je veux. Si je veux le prendre dans la Salle Commune, je le prends dans la Salle Commune, un point c'est tout. C'est pas une p'tite préfète de je-sais-quoi qui va me dicter ce que j'ai à faire... J'avais pas envie d'aller dans le Parc, tout simplement parce que je rentre d'un périple éprouvant, que je voulais être tranquille... Et secondo, j'y peux rien si tout s'est envolé, c'est la faute des courants d'air, pas la mienne... Alors si c'est pas la mienne... C'est pas un boulot de préfète ça... Ils sont là pour ça les lèche-bottes non?

Elle avait débité tout ça à une vitesse incroyable... Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas mal parlé à quelqu'un que c'est comme si elle faisait sortir tout ce qu'elle avait retenu en elle depuis quelque temps. Surtout si c'était Esther qui se trouvait devant elle, ce sentiment n'était que doublé. Esther était en quelque sorte tombée au mauvais moment, au mauvais endroit... Sally cherchait de la tranquilité, cherchait la solitude, à ce moment de la journée. Et il a fallu qu'elle interrompe ce moment si unique pour elle, si important, de plus en l'insultant plus ou moins... Sally y était allé un peu fort elle aussi, certes... Mais qu'est-ce que c'était bon. ( )

Une fois calmée, le coeur continuant de battre à 200 à l'heure, mais après s'être défoulée sur son ennemie et lui avoir dit ce qu'elle avait sur le coeur, elle se sentait mieux et put annuler le charme qu'elle avait jeté sur Esther...

- Finite Incantatem... fit-elle à contre-coeur, tout de même. Mais elle ne pouvait pas la laisser planter là. Elle voulait également entendre ce qu'elle pourrait lui répliquer... Ce qu'elle pourrait répondre à tout ça. Il était bien connu de tous que, lorsque les deux jeunes filles se retrouvaient dans une même pièce, des dégâts bien pires que ceux déjà causés par Sally étaient à prévoir...

Esther Malfoy 17.11.07 17:40

Décidemment, Sally n'avait pas changé son caractère : elle mordait toujours autant pour se défendre. Aussi Esther ne fut-elle pas étonnée de se voir bloquée par un sortilège, qui il faut l'avouer, était de bas de gamme comparé aux capacités de l'adolescente. Sans une expression sur le visage, elle écouta sa camarade de maison débiter ce qu'elle appellait des ânneries jusqu'à ce qu'elle se retourne brusquement sous l'insulte "lèches-bottes". Une fois, le charme annulé, elle se tourna lentement pour faire face à Sally et lui énonça d'une voix froide

Peut-être souhaites-tu que la lèche-botte te mette une heure de retenue avec une dissertation à faire sur le rôle des préfets dans ce château ? Je serais ravie de lire ton devoir Perks mais... Sincèrement, ce serait regrettable d'être en retenue dès ton retour, non ?

Elle jaugea sa camarade du regard. Qu'avait Sally pour agir ainsi sur la défensive ? Esther la connaissait, après avoir longtemps été sa meilleure amie, et savait de quoi elle était capable lorsqu'elle s'emportait. Mais la jeune Malfoy ne trouvait pas cette attitude normale : pourquoi s'indignait ainsi pour un simple rangement ? Elle se souvint que les deux filles ne s'étaient pas quittées en train bons termes et aussitôt son amertume la submergea : elle hésitait entre lui en fait baver pour le baiser échangé avec Léo et faire comme si de rien n'était, après tout, Léo et elle n'avait pas rompu que pour cette trahison... Une idée folle lui traversa l'esprit un millième de seconde : et si elles se réconciliaient ?

¤ Ca ne tourne pas rond Esther ! Elle n'accepterait jamais ¤

La jeune Malfoy ne savait que faire mais son rôle de préfète lui indiquait de ranger cette salle commune avec le retour d'autres serpentards et, surtout, avant celui de Liam Lancaster. Elle s'avança vers Sally ne la quittant pas du regard et répéta fermement

Maintenant, tu ranges tout ce bazar ! Ne commence pas à te mettre tout le monde à dos Sally, tu n'as donc rien compris...

Miss Malfoy continuait à avancer jusqu'à ce que...

HJ : Je te laisse choisir si elle voit la cicatrice maintenant ou pas ^^

Sally-Anne Perks 11.12.07 19:27

... Lorsque Sally la ratrappa par le bras.

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle agissait ainsi... Elle ne contrôlait plus du tout ses gestes. Comme si quelqu'un la contrôlait à sa place. Elle ne savait pas du tout ce qui l'avait poussé à faire cela... Surement une intuition, un instinct...

Tout ce qu'elle fit par la suite n'était pas volontaire non plus, mais elle savait qu'elle devait le faire : elle savait que c'était le moment. Contre toute attente, elle porta sa main à sa capuche et l'abaissa d'un mouvement ferme, comme si elle voulait éviter de changer d'avis, pendant ce laps de temps si bref. Et avant qu'elle n'ait eu le temps de changer d'avis, en effet, elle se retrouva complètement à nu. Dévoilée au grand jour. Car Esther était pour le coup la seule et l'unique, la première à la voir comme ça. A la voir avec sa grande blessure.

Comme précédemment, elle n'avait pas vraiment compris elle-même le sens de ce geste. Pourquoi avait-elle fait ça? Elle, qui se cachait depuis tant de temps, surtout d'Esther? Elle qui tentait par tous les moyens de cacher cette "marque" affreuse depuis plusieurs mois...

Comme poussée, elle n'avait pas eu le temps d'y réfléchir en tout cas, car tout ça avait été très précipité. Sans avoir le temps de se demander "comment va-t-elle réagir?", elle avait déjà accompli ses gestes. Peut-être était-il le temps de se montrer? Peut-être était-ce le moment de sortir de ce gouffre si profond, dont elle n'était plus très loin du fond ces derniers temps? Elle n'allait pas bien... Et peut être qu'un peu d'aide était la bienvenue...

OK. Mais... Esther? De l'aide d'Esther? Pourquoi avait-il fallu que ça tombe sur "elle"? C'était l'élève qu'elle évitait le plus en ce moment... Et bien, peut-être que c'était parce que c'est celle dont elle était la plus proche il y un peu moins d'un an... A qui elle se confiait le plus. A qui elle racontait tout. En qui elle avait le plus confiance. Oui, peut être. Mais après tout ce qu'elle avait subi? Après tout ce que Esther lui avait fait subir?

Elle avait peut être changé, oui... Et alors? Tout le monde change ! Esther, pas forcément en bien... Sally ne se reconnaissait plus vraiment elle-même, alors comment pouvait-elle savoir si Esther avait changé ou non? Puis, Esther s'était volatilisé pendant plusieurs mois... Elle avait elle aussi peut être souffert...

Peut être était-il temps de se confier à nouveau... Peut-être était-il temps pour elles de se réconcilier et de partager leurs malheurs...?

¤ Ca ne tourne pas rond Sally ! Elle n'accepterait jamais ¤

Alors que tous ces "peut être" tourbillonnaient dans sa tête à la vitesse de la lumière, elle attendait patiemment et avec appréhension la réaction d'Esther... Le silence demeurait bien long.

Esther Malfoy 14.04.08 22:41

Le premier réflexe d'Esther fut de dégager son bras de l'emprise de Sally. La jeune fille ne voulait pas qu'elle la touche ne serait-ce qu'une seconde, elle qui avait perturbé la vie d'esther, elle qui avait brisé son couple, elle qui avait osé embrassé Léo, elle qui... avait une énorme cicatrice sur le visage ? La bouche d'Esther forma alors un rond et un seul son en sortit tant la surprise était grande.

Oh !

Que s'était-il passé pour que Sally-Anne Perks - la grande serpentarde que rien ne semblait effrayer - se retrouve ainsi défigurée ? Pourquoi, surtout ? Une grande croix lui barrait le haut du visage, Sally, si jolie d'habitude, semblait s'être ratatinée, vieillie, abatue, terne... Terne, c'était bien le mot, elle n'avait plus cette malice pétillante dans les yeux. Son visage était... éteint, comme si elle était morte le jour où cette cicatrice avait changé sa vie...

Esther céda plus à la curiosité qu'à l'envie de consoler, d'épauler sa camarade... Elle se foutait de savoir si le moral de la serpentard était bon ou pas, elle voulait juste connaître ce qu'il s'était passé. Elle ne bougea pas de sa place et fixait sa rivale d'un oeil noir, il fallait encore qu'elle se fasse remarquer celle-là. Bientôt, Léo courerait après elle pour la réconforter ! Quelle garce ! Elle croisa les bras sur sa poitrine et la jaugea du regard.

Alors ? Que t'est-il encore arrivé ? Tu n'en a pas encore assez, tout le monde n'a pas les yeux rivé sur toi ?

Sally-Anne Perks 17.04.08 16:31

Sally, qui prévoyait une telle réaction, resta de marbre. Il fallait s'attendre à ce genre de reflexion avec Esther... toujours à l'affût de la moindre moquerie possible et exerçable sur n'importe quel humain de son entourage.

Sur ces mots, Sally eut envie de la défigurer, de lui sauter à la gorge, de la marquer comme elle-même était marquée pour qu'elle ressente la colère et la tristesse que pouvait provoquer un tel bouleversement de vie.

*~*~*~*~

Mais au lieu de ça, elle retint tous ces sentiments, toute cette haine envers la jeune fille, qu'elle avait réprimée pendant longtemps. Esther savait la dose de haine que Sally ressentait envers elle, à cause de tous les malheurs qu'elle avait provoqués. Mais elle voulait lui en faire baver encore plus que ce qu'elle en avait bavé. Elle en avait assez de garder ça pour elle. De ne pas crier lorsqu'elle en avait envie. De ne pas gifler lorsque ses mains brulaient d'envie de le faire. De ne pas insulter quand ses lèvres tremblaient de rage pour laisser passer les mots qu'elle voulait.

L'époque où elles étaient amies était bel et bien révolue. A tout jamais. C'était irrémédiable, au point où elles en étaient. Impossible, inimaginable. Elles en étaient arrivé à un tel point de violence verbale et physique, qu'il paraissait diffiile à Sally de renouer un quelconque contact avec son ancienne amie. Il fallait laisser tomber, c'était foutu.

A ce moment là, à quoi lui servait-il de lui crier dessus et de lui dire tout ce qu'elle avait sur le coeur... puisqu'il n'y avait plus d'espoir. Elles n'allaient plus s'adresser la parole, plus se regarder... seulement s'ignorer, comme si elles ne s'étaient jamais connues, comme si elles étaient étrangères, l'une et l'autre. Comme si elles ne connaissaient par le nom de l'autre.

*~*~*~*~

Dépitée et exténuée de tous les malheurs qui s'étaient produits durant ces derniers mois... L'accumulation de tous ses problèmes... Débordant de desespoir et de peine, une réaction étrange se produisit.

Elle s'écroula au sol, adossée au mur de pierre, et éclata en sanglot... elle n'en pouvait plus. Non seulement le desespoir et la peine débordait en elle, mais les larmes aussi. Cela faisait trop longtemps qu'elle ne s'était pas vidé de toutes ces mauvaises choses qui demeuraient en elle, il fallait qu'elles sortent. Et tant pis si Esther était témoin de cette perte de "selfcontrol". Sally s'en fichait éperduemment... à présent, il fallait qu'elle évacue tout ça et peu importe si Esther était là où pas, qu'elle se foute d'elle ou non, qu'elle reste ou qu'elle parte, en la laissant seule...

Plus rien ne comptait... où pouvait lui redonner la moindre joie de vivre.

*~*~*~*~

Esther Malfoy 04.05.08 14:00

"La nature prouve qu'elle nous veut du bien puisqu'en nous donnant des larmes elle nous donne le meilleur : la sensibilité.", Juvénal.

"On ne peut pas pleurer et penser, car chaque pensée absorbe une larme.", Jules Renard.

Les larmes parlaient pour S., elle ne pensait plus, ne réfléchissait plus, ne se battait plus... S. s'était tout bonnement effondrée contre le mur face à cette E. si dure, si rancunière, si intransigeante. (Je vais encore passer pour la méchante !).
Cette détresse ne frappa pas particulièrement l'autre Serpentard qui, trop contente de voir sa rivale si faible, la jaugeait du regard, un mince sourire méprisant au coin des lèvres.

Pourtant, oui pourtant, son sourire glissa sur son visage. Qu'aurait pensé sa mère de son comportement avec celle qui avait été sa meilleure amie ? Willow Malfoy était une femme de principe, elle n'aurait pas oublié la trahison d'une de ses amies mais elle n'aurait pas hésité une seule seconde à venir lui apporter son aide en cas de problème. Contrairement à sa mère, E. pensait qu'une fois une "crasse" commise envers elle, elle mettrait tout en oeuvre pour lui faire payer, pour bien lui faire comprendre qu'elle n'oublierait jamais, et pour E., la faute de S. était impardonnable.

Voir ainsi S., si faible, si vulnérable, mettait E. mal à l'aise. Le souvenir de sa mère, décédée, lui revenait en mémoire, elle était ancrée en elle, présente à ses côtés. Elle la poussait à venir lui prêter main forte. Réticente, mais bouleversée, E. s'agenouilla auprès de S., mis une main sur son épaule ne sachant que faire pour réconforter sa meilleure ennemie. Une fine larme coula sur sa joue...

Sally... Ohoh ! Calme toi... Ca ne sert à rien de te mettre dans des états pareil. Sally...

Sally-Anne Perks 02.06.08 17:34

Sentant la main de son "amie" se poser sur elle, son premier réflexe fut de se dégager de ce contact. Elle n'était plus habituée à ça... S. n'a, à la base, jamais été tactile. Au contraire, froide, distante, sauf avec les gens qu'ell considère vraiment proches, en qui elle a confiance. Mais elle ne se laisserait jamais "toucher" par un inconnu.

Toutes ces émotions, qu'elle ressentait à présent, la mettait dans un état de sensibilité extrême... Elle frissonait, tremblait, et avait chaud en même temps. La moindre particule de sa peau était sensible au moindre frolement qu'on pouvait lui infliger. Vous imaginez donc que, lorsque E. posa sa main, elle n'eut que pour seul geste de réagir par un mouvement de recul. Gardant sa tête dans ses bras, en sanglotant le plus en silence possible, elle releva l'épaule pour se dégager. Resta immobile, avec l'épaule levée pendant quelques secondes.

Puis réalisant ce qu'elle était en train de faire, elle se remit en position initiale. Elle releva la tête, ses yeux soulignés de noir coulant et fixa E. avec un regard profond, sincère... Comme si elle pouvait deviner, en la regardant dans les yeux, ce qu'E. pensait. Comme si, dans ses yeux, elle allait trouver la réponse à sa question : << Qu'est-ce que je fais? >>

Elle voulait tant y trouver une réponse... qu'elle tentait n'importe quoi.

Après quelques secondes de réflexion et d'attention, elle passa ses doigts sous ses yeux, pour retirer les larmes qui restaient accrochées à ses joues et ses pomettes... Puis se jeta dans les bras d'E., sans prévenir.

Car S. elle-même, ne lavait peut-être pas réellement prévu... mais une fois le geste accompli, elle se détendit et resta accrochée à elle, en espérant qu'elle ne la repousserait pas.

C'était le moment, S. C'était le moment de pardonner, de s'excuser, de tourner la page, de remettre les compteurs à zéro. Elle ne savait trop pourquoi, mais elle savait que c'était le moment. C'est tout...

Avant de poser sa tête sur son épaule, elle lui glissa à l'oreille :

- Je suis désolée...

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