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Gazette du Sorcier a écrit:

« Tentative d’homicide ou de suicide ? Harris rendrait-il ses élèves fous ?

Dans l’après midi du XX XX XXXX, un jeune homme, élève de seconde année à Poudlard a été ramené de toute urgence à Saint-Mangouste, au bord de la mort. S’agirait-il d’un suicide au « Sectumsempra » comme s’écrit l’infermière de Poudlard, ou alors une tentative d’homicide de la part de son amie, qui se trouvait dans le même lieu, et que l’infermière a aussi amenée alors qu’elle était en proie à l’hystérie la plus totale ? Tout semble l’accuser, la fillette n’a retrouvé son calme qu’une paire d’heure après son arrivée, lorsqu’on lui a injecté un puissant calmant. Nous pouvons vous dire que le jeune homme est à présent hors de danger, nous vous diront la suite dans le courant de la journée ! »

La fillette citée plus haut referma le journal et fourra son crâne entre ses genoux, les mains crispées sur ses cheveux. Le soleil commençait à peine à filtrer par delà les fenêtres, et éclairaient prudemment la Gazette du Sorcier, illuminant l’image de la Une. Une infermière, tenant d’une main une enfant blonde, qui elle-même était agrippée au corps d’un garçon qui – visiblement – saignait comme si ses artères avaient éclaté. Cette arrivée avait crée un branle-bas de combat dans l’hôpital, agitant beaucoup de monde, mais pas assez vite pour l’enfant. Trois infirmiers s’étaient fait hurler dessus par la petite blonde en furie, parce que, selon elle, ils étaient des « incapables fainéants qui devraient se bouger le derche et soigner Artemis ! »


Voilà peut-être plusieurs heures qu’elle était assise aux côtés du garçon, à moitié assoupie, les mains crispées sur les draps blancs du lit. Ses yeux mi-clos brillaient intensément, tellement ils étaient embués. On sentait la peur. Elle avait peur. Pire. Crystal était terrifié à l’idée d’avoir causé la mort de celui qu’elle aimait, la mort d’Artemis. Elle n’espérait plus. Elle croyait sentir qu’il ne restait qu’un couple d’heures avant qu’un guérisseur vienne lui annoncé la mort de son ami. Quelque peu parano. Elle psychotait là-dessus depuis que sa sorcière de psychologue, qui l’avait rejointe ici, l’avait réveillé de son sommeil désordonné pour lui dire qu’Artemis était maintenant dans un état stable. Après avoir remué ciel et mer pour avoir l’accès à la chambre, elle s’y était assise.

Et n’avais plus bougé, à part la position de ses mains. En quelques heures, elles avaient agrippé les cheveux blonds de l’enfant, doucement serré la main froide et coupée d’Artemis, puis s’étaient amusées à lisser le bord du drap avant de s’y accrocher. Le guérisseur était passé en coup de vent pour voir si les machines réglait bien Artemis, et pour expliquer à la furie maigrichonne que l’autre gamin suicidaire risquait d’avoir des trous de mémoires. Elle avait haussé les épaules, sans répondre. Artemis était vivant. Seul ça comptait, le reste, elle s’en fichait et n’y pensait même pas. Elle n’y prêtait pas plus d’attention que les murmures qui s’élevaient sur son passage.

Bonne mémoire ces sorciers.

Puis. Bip, bip, bip. Des cils qui s’entrechoquent et qui produisent une tempête à une échelle minime. Deux yeux marrons qui observent le monde qui les entourent, comme un bébé lorsqu’il vient de naitre, et qui passe d’un micro monde à quelque chose de macro. L’effet de surprise passé, Crystal ne prononça aucun mot, ne fit aucun geste, et ne laissa passer aucune émotion, sans compter celle du profond soulagement : son meilleur ami, son amoureux, était en vie, il n’allait pas mourir. Tout rentrerait dans l’ordre. Tout. Il retournerait à Poudlard, reprendrait le Quidditch. Et n’aurait plus jamais à faire avec elle, avec cette maigre sorcière blonde. Parce que oui, elle était toujours dans l’optique de ficher le camp.

Puis une voix pâteuse s’éleva. La voix de SON touriste.

L’enfant lui prit doucement la main, comme une femme veuve au chevet de son mari, prématurément décédé. Elle lui offrit un sourire. Un petit, minuscule sourire.