"Encore elle!", la suite

Une situation tellement horrible. Une situation que Tom ne pouvait absolument pas gérer. Lui, Tom, qui savait au fond de lui toujours quoi répondre, faire, agir… et qui arrivait pertinemment à toujours s’en sortir indemne. Il serait faux de dire que Tom contrôlait toutes situations, tout dépendait un minimum le contexte. Mais là non, il n’aurait en aucun cas songé une seule fois qu’il se trouverait dans cette situation un jour, d’autant plus, avec elle. Si l’on jouait sur les nuances, on pourrait dire « à cause » d’elle. Oui. Le sort de propulsion utilisé par Morgane pour regagner la surface rapidement n’eut que l’effet inverse pour Tom, qui se trouvait non loin de Morgane une fois dans l’eau.

De ce fait, propulsé en arrière, sa cape tacha de se détacher de la grille en ferraille, mais ce fut la tête du Serpentard qui se claqua contre cette dernière. D’une mine atrocement douloureuse, il posa sa main dans ses cheveux, il maudirait Morgane pour avoir fait subir cette torture, avec cette eau écœurante, à ses cheveux. Mais là n’était pas encore le souci fondamental.

D’un air tellement envieux, il n’apercevait même plus la Gryffondor, qui devait s’être rendue au château après avoir regagné la terre ferme. Dans tous les cas, Tom ne comptait pas sur sa propre personne pour s’en sortir, que ce soit sur le plan physique ou moral. Ses mains glacées, son regard divagant, sa tête endolorie et ses jambes pétrifiées ne lui permettaient pas une remontée plausible.

Difficilement, il parvint à se saisir de sa baguette dans l’intention de faire quelque chose. N’importe quoi mais quelque chose. Mais cette dernière s’échappa vivement de ses mains, et même trop vivement pour qu’il ne comprenne ce qu’il venait de se produire. Son désespoir maximal était atteint, et ce, la première fois depuis des années. Il ne voulait pas l’admettre, sa conscience était beaucoup trop chargée pour qu’il en reste là, il avait à son effigie un nombre de remords et de regrets impensable. Mine de rien.

- ACCIO CAPE !
… « Crache-Limaces ! »
Et cette journée à la volière, fatale pour Morgane, c’était le moins que l’on puisse dire. Ou comment passer de la nostalgie aux remords, et ce, rien qu’en se remémorant une journée. La pire sûrement de l’histoire Torgane, pour Morgane sur le plan physique. En avait-elle-même toujours gardé de séquelles ? S’était-il un jour excusé, qui plus est, sincèrement ? Le pacte avait mit un terme à toute cette violence physique, mais, marquait pourtant le début d’un temps difficile pour la Gryffondor, ex-sbire du Serpentard. Mais il ne désirait qu’une chose, au fond. Qu’elle soit sa Gryffondor.

Deux années d’hypocrisie TOTALE, d’ironie à tout bout de champ, d’un foutage de gueule surmontant toute épreuve…mais il ne fallait que quelques minutes pour devenir quelqu’un de bien.
Mais tout ceci n’est qu’éphémère ; Tom n’est pas quelqu’un de bien.

- ACCIO CHEMISE !
… « Ne va absolument pas croire que je l'ai fait par gentillesse. J'ai mes raisons. »
Avait-il dit après avoir sauvé Morgane des griffes de son père. Père ayant était ravi d’apprendre que sa fille perdait son temps à Poudlard en étranglant par exemple son camarade, en s’entretuant avec ce dernier etc. Choses que Papa Frost sut par le biais de la sœur de Tom tandis que Torgane… excellait encore et toujours dans l’art de se battre – et de se faire remarquer dans un restaurant moldu en l’occurrence. En effet, il l’avait sauvé, en démentant tout ce que sa sœur venait de dire, en démentant la vérité, pour Morgane. Mais cette dernière s’était-elle posée une seule fois la tant redoutée interrogation ; Pourquoi ? Son père aurait été capable de la transférer dans une autre école que Poudlard, et ça Tom ne l’aurait jamais admis… il n’aurait jamais voulu l’éloigner autant de lui… il n’aurait jamais voulu la perdre, et ne le veut toujours pas.

- ACCIO PANTALON !
… « je t’aime » (quelle concordance romantique nez)
Et une photo. La photo et ses trois mots, trop maudits pour Torgane. Il s’en souvenait comme si c’était hier, la chaleur corporelle de Tom, à cette période, frôlait l’actuelle de ce dernier. Ce fameux mois de décembre. Cette énième rencontre n’avait fait qu’amplifier ce sentiment de haine envers toutes les fêtes et toute la clique qu’amenait Décembre. Le visage de Tom demeurait on ne peut plus impassible, mais intérieurement, on pouvait imaginer le fameux sourire en coin Wildensien si on le connaissait suffisamment. Mais la nostalgie s’avéra supérieure face à ses petits sarcasmes.

Tom disparaissait, mais pas les souvenirs, malheureusement.

Son état présent ne lui permit pas de saisir tout ce qu’il se passa durant le passage où il coulait, au passage où il se trouvait allongé à moitié nu (bientôt violé) sur l’herbe fraîche.
Complètement recroquevillé sur lui-même, allongé, une violente quinte de toux le frappa quelques minutes après sa remontée du lac. Son état était bien pire qu’un lendemain de cuite, il était en caleçon, en étant désormais assis (ou du moins on aurait dit), grelottant comme jamais, recrachant rudement toute l’eau du lac –immonde- qu’il avait pu absorber, avec sa joue gauche ensanglantée qui allait laisser une sacrée cicatrice du fait de la grille.

Tête posée dans la boue, il parvînt à se calmer. Sa gorge se calma et laissa place à un silence suspect.
Anéanti d’avoir vu ses meilleurs (ou ses pires, il n’en savait plus rien) souvenirs défiler devant lui, sans même avoir eu la possibilité de couper ce flashback en route.

A présent le choix était dur, du fait que plusieurs options s’offraient à lui. Là voilà le fameux aspect calculateur de Tom !
Soit, la solution la plus simple, la plus banale, la plus Tom, serait de partir, sans un mot. Cela serait littéralement impardonnable auprès de Morgane qui venait de lui sauver la vie…mais il n’en savait strictement rien. Peut-être qu’il s’en doutait, mais…tout doute nuisait à la santé morale de Tom. En second lieu, il pouvait attendre. Idée qu’il tacha de très vite oublier, étant donné que s’il devait attendre il tenait à rappeler qu’il était en sous-vêtement par un temps frôlant les degrés négatifs. Certes, il pensait en priorité à son bienêtre, ce, comme toujours.

Mais…le fait de la voir dans un tel état donnait une offre à Tom. L’offre de se changer, ne serait-ce que pour cette fin de soirée, tellement désastreuse. Un sentiment de compassion démuni Tom de son mode de pensée tellement…Tom quoi ! Comment voulez-vous décrire la façon de penser, et d’agir, de Tom ? c’était so hard.

Au fil où les pesants souvenirs refaisaient surface, Tom s’approcha délicatement de Morgane, et alla se joindre à ses côtés. Tentant le tout pour le tout, Tom cala sa tête sur l’épaule droite de Morgane. La main gauche de Tom se posa sur les hanches de Morgane. Et pour combler le tout, la main droite de Tom se posa sur celle de Morgane, tout en l’étreignant légèrement.

Quiconque connaissant Torgane, savait pertinemment que les histoires à l’eau de rose, c’était niet. Mais Torgane pouvait bien réclamer un petit break tout de même ? (‘break calin’, youhou, T&M quelle contradiction du monde social !). Aucune parole n’avait été déclarée par Tom, pour la simple raison qu’il avait déjà essayé, au préalable, de lui faire comprendre ce qu’il pouvait bien ressentir par la parole…et il avait suffisamment prit conscience de la mauvaise tournure que cela pouvait engendrait.
…alors oui, il espérait, encore et toujours, que cette fois, elle comprendrait.