Dernière nuit

Salle commune de Serpentard

« - Ah-ah, tu t’en sortiras jamais !
- La ferme ! Laissez-moi me concentrer !
- Il a raison J., tu t’en sortiras jamais avec un coup pareil.
- Raaah !
- …
- J’laisse tomber …
- YEAH !
- OH ! T’auras intérêt à tenir ta parole Jim !
- Ouais. Ouais …
- AH-AH !
- IL VA LE F-
Toc-toc.
- Les gars, arrêtez de gueuler les filles vont encore râler.
- Ah, nous dis pas que tu ne serais pas tout sourire si c’était Esther derrière la porte !
- Idiot ! Elle est plus du genre à défoncer notre entrée qu’à toquer gentiment à la porte. Ah-ah !
- La ferme. »



Esther avait tort et Leo avait du mal à cacher son sourire. Elle lui avait vaguement expliqué la situation dans un discours entrecoupé de souffles et de rires moqueurs. Il était question d’une surveillance du Lac, en pleine nuit, accompagné d’un des Préfets de Serdaigle, Valentin Moson, et ce en raison de menaces inquiétantes pesant sur Tom Winow*, élève de Poufsouffle, cible facile, que certains ont juré de jeter à l’eau la dernière semaine de cours approchant. Nous étions le dernier jour de Juin et aucune noyade n’était revenue aux oreilles de Melle Inferno jusque là.
Cette soirée, la dernière soirée, c’était bel et bien le meilleur moment pour se jeter à l’eau.

Malgré l’été, les nuits restaient fraîches à Poudlard, avec bon sens, Leo avait donc retiré de sa valise cape longue et écharpe pour couvrir sa mince chemise au col débraillé et son pantalon d’été froissé par la bataille d’oreillers fraîchement terminée.

« - J’ai une dangereuse mission à accomplir ce soir les gars. Je vous quitte.
- Oh ? La dernière soirée ?
- Eh, préfet jusqu’au bout de l’année hein.
- T’y seras pour un moment ?
- Je risque même de ne pas revenir vivant … Ah-ah. Vous inquiétez pas, je reviendrez dans une heure au plus tard. A plus ! »



Couloirs – Hall d’entrée

Il remonta la différence de niveau entre les « cachots » et le hall d’entrée en sautant les marches 3 par 3, sifflant un air de musique bien connu des sorciers **, tournant parfois sur lui-même avant d’entamer un pas de danse auquel il mettait toujours fin brusquement pour vérifier si les environs étaient bel et bien déserts.
Il en était sûr maintenant, cette année allait se terminer sur une plus belle soirée que la traditionnelle partie de poker entre camarades de Serpentard.



Entrée du Château

Il le savait depuis qu’il l’avait rencontré, Valentin était une personne avec qui il pouvait s’entendre à merveille.
C’est vrai, jamais ils n’avaient longuement parlé de leurs goûts, leurs aspirations, leurs passions, mais Leo, comme souvent, avait un pressentiment, le pressentiment qu’ils pouvaient devenir de très bons amis, statut que le jeune Serpentard avait difficilement pu attribuer à quelqu’un d’autre jusque là.



Colline du Château

Les mains dans ses poches, le préfet continuait sa route en direction du Lac.
Peut-être avait-il été trop prévisible, l’écharpe qui lui étreignait le cou dans une chaleur suffocante était visiblement de trop. D’un geste lent il la retira, la mis en boule et l’enfonça, avec difficulté, dans l’une des poches de sa robe dont la ligne était maintenant amochée d’une bosse inesthétique.



Berges du Lac

Il était apparemment le premier et, en moins de quelques secondes de réflexion, cette constatation remis toute la situation en doute dans l’esprit du jeune homme. Et s’il n’y avait pas d’ordre de Julia ? Et si Esther avait juste prévu une nuit romantique au bord du Lac.
Cette idée lui fit perdre le sourire malgré tout l’amour qu’il pouvait portait à sa petite amie. Elle, il la reverrait pendant les vacances, il passerait des journées entières dans le centre-ville de Londres accroché à sa main. Lui, Leo n’en aurait plus de nouvelles pendant deux longs mois, minimum, une longue période pendant laquelle il se demanderait inlassablement pourquoi il est si fasciné par ce jeune et original Serdaigle.
Machinalement, il s’approcha de l’eau sombre, s’accroupit et y plongea une main, des frissons lui parcourant le corps, il passait le temps.



Notes :

* : Pas travailleur pour un sous, ni particulièrement regardant sur les choses de l’avenir et surtout pas casse-cou, Tom Winow était un Poufsouffle tout ce qu’il y a de plus banal. Pourtant, parmi tous les êtres sans qualités ni défenses qui peuplaient Poudlard le sort semblait l’avoir désigné lui seul pour recevoir le stock de bombabouses – apparemment inépuisable – des multiples groupes d’élèves à l’humour malsain et immature qui pouvaient grouiller dans l’école. Et Dieu sait s’ils étaient nombreux.
Que ce fusse par les professeurs, sa propre famille ou ses camarades (terme adéquat si on lui retire toute dimension amicale, car « Winnie », comme on l’appelait, n’avait, à l’évidence, aucun ami à proprement parlé) Tom n’était perçu que de deux manières : Pour beaucoup, il était une petite chose fragile et pitoyable, une personne à l’image d’un jeune enfant au caractère inexistant, un maigrelet à la moue insignifiante et au rire puérile ; Pour les autres, ces bandes d’amis pour lesquels le passe-temps le plus drôle et gratifiant qui soit consistait à renverser le jeune Poufsouffle par les deux pieds, pour ces personnes, ces serpents, Tom n’était qu’une proie lente et délicieuse, un sac de sable dans lequel on frappait lorsque l’on en avait envie.
Frapper Tom ne devint pas facile et déplorable mais un geste anodin qui faisait toujours son effet comique malgré la facilité du geste.

** : The Remus Lupins – Looking For Trouble

+ : Désolé, j'étais pas du tout inspiré. J'essaierai de faire mieux en répondant.

Roon…Fshhhh … Roon…

Le ronflement doux et silencieux d’Artemis parvenait aux oreilles de Valentin . Un bruit continuel, aigu au commencemment, grave à la fin . Un ronflement plutôt doux … Parfois, Artemis semblait sursauter dans son sommeil, et le ronflement grandissait en intensité .


Le frottement des ailes d’un hibou vient s’ajouter au ronflement . Un bruit qui alla en s’a D’abord au loin, un bruit étrange . Puis le bruit s’embplifiait, s’arrêtait, laissant deviner que l’hibou s’était posé .



Un cri de hibou . Valentin ne se souvenait ^même pas de comment cela s’appelait . Un hululement ? Toujours est-il que le brit était semblamable à une machine, il était tellement pareil à chaque fois, il reproduisait avec une si grand exactitude les même sons . Comme un hoquet .


Valentin était assis sur son litr . Les malles étaient faites, tout était rangé, et il se doutait bien que les elfes de maisons allaient surement passer dans la nuit pour passer prendre les affaires . Assis en tailleurs sur la ouverture à peine défaite, le jeune Serdaigle n’attendait pas le passage des elfes . Il attendait une heure précise, comme un condamné attendrait le jugement dernier . Ce dernier jour se terminait par une dernière soirée qui s’annonçait … difficile .

Pourquoi lui ? Et pourquoi lui ? Deux questions pareilles, mais différentes . Pourquoi avait -on choisi Valentin pour faire cette ronde avec lui, ou pourquoi avec on choisi lui pour faire cette ronde avec Valentin . Au fond de lui-même Valentin ne put s’empêcher de trouver une réponse à cette question. Il est le seul à être aussi protecteur . Je suis le seul à être aussi faible . Nous formons un beau duo . Nous nous complétons .

Telles étaient ces pensées, à ce Moson, préfet à son grand malheur, en attente de devoir faire une ronde de nuit à l’extérieur du château, en attente de revoir l’autre, et de devoir passer ce long moment avec lui .Valentin regardait l’horloge toute les cinq secondes . Il n’avait pas envie d’attendre là-bas , il n’avait pas envie de devoir redouter la moindre silhouette, seul dans le parc, par cette nuit d’été . Il partit donc à l’heure où il devait être là bas et prit son temps le plus possible . Jamais il n’avait été aussi lent pour fair ce trajet . Avec de la bonne volonté, il pouvait très bien emprunter le passage secret qu’il connaisser, couper à droite après et descendre tout d’un coup . Maios sa mauvaise foi, son envie de le faire patienter le plus possible furent plus fortes . Ainsi il marcha doucement, et profita du spectacle de Poudlard, la dernière nuit de l’année . Poudlard vide . C’était légèrement troublant . Il n’y avait personne . Et plus ça allait et plus Valentin se sentait mal à l’aise, en avancant ainsi . Il regardait partout, et certains couloirs n’étaient pas assez illuminés par les fenêtres .

-Lumos!

Le rayon de lumière éclaira le couloir ce qui révailla le tableau d’une grosse femme avec un bébé dans les mains tout aussi gros . Le bébé se mit à sangloter, et à se frotter les yeux avec ses gros poings .

-Imbécile, vous l’avez réveillé! Imbécile! , s’éxlama la grosse dame avec des yeux rouge de fureur, tout en caresssant la tête de son bébé .

Le bébé entendant sa mère crier, se mit à vraiment pleurer . Oui ce n’était qu’un portrait . Oui certains peuvent se dire que ce n’est que de la peinture qui bouge par enchantement et qui émet des sons par enchantement aussi . Mais le stress accumulé au cours de la soirée la peur eut une couche en plus à supporter, et Valentin dut fuir en courant . Il mit sa mauvaise foi de côté, et courut, courut jusqu’en bas du château ou il entra dans le parc .



Un criquet ? Un autre insecte? Surement ? Il ne savait pas trop ce que c’était, même pas du tout toujours est-il que cela venait de ces buissons là-bas que Valentin éclairait à l’aide se sa baguette . Son cœur ralentit . Son pas aussi . Tout était si beau .



En marchant sur la route, près d’un arbre, un oiseau s’était enfui . Il n’avait pas su le voir. Il n’avait pas été assez rapide .



Ce bruit là était facilement repérable . Il venait de loin . Du Lac sûrement . Un crapaud à tous les coups.

Valentin leva la tête et observa le ciel . Ce n’était pas un de ces ciels noir parsemé d’étoiles blanches qui scintillaient comme des paillettes . Non . C’était un de ces ciels à l’air léger, ou les couleurs délaissés du soleil subsistaient . Un peu de violet là-bas, de jaune, de orange , on croirait même voire un flash vert .C’est un de ces ciels de braise, un ciel qui semble chauffer doucement l’air . Un de ces ciels qui normalement est faux et recouvre la Grande Salle de Poudlard . Un de ces ciels parfait pour une rencontre romantique au bord d’un lac . Un de ces ciels parfaits qu’on ne peut ignorer quand on rencontre quelqu’un sous ce décor . C’est pourtant ce que Valentin fit .

Fasciné par le décor, fasciné par le contexte dans lequel il vivait, un si beau ciel, un temps si agréable , une soirée de fin d’année , seul dans le parc, avec lui . Il le voyait maintenant . Il s’amusait à caresser l’eau ? Oui . Il la caressait, allant de droit à gauche avec sa main, accroupi . Valentin fut attendri quelques instants par ce geste qu’on ne peut qualifier que de mignon . Il fut attendri, et déstabilisé . Comment commencer une conversation comme ça ? Comment le couper dans son délire de caresse de l’eau, et entamer une « balade » dans le Parc de Poudlard de Nuit, soi-disant pour faire il-ne-savait-trop-quoi …Comment ?

Il ne resta pas longtemps comme ça, à dix mètres de lui, debout, la bouche ouverte, les yeux écarquillés, comme un abruti qui venait de découvrir la huitième merveille du monde . Non . Très vite il se reprit, très vite il se racla la gorge et commenca à marcher, des pas les plus lourds, et les moins élégants que possible, les plus virils, les plus forts, pour bien casser ce rythme pour bien que l’ambiguïté disparaisse …

-Saluut!

Une fausse note on l’entend toujours . Même lorsqu’on a jamais fait ni solfège ni aucun instrument de musique . Quand une fausse note se glisse dans la musique, on l’entend . C’était exactement pareil . La fausse note venait d’arriver tel un Do à la place du Si . Si on devait lui donner un nom, on l’aurait appeler « Saluut! ». Vous en connaissez beaucoup des gens qui réagissent comme ça ? A part Valentin ?

Seigneur, je ne sais pas si vous existez, mais faites que je ne sois pas comme ces deux garçons dans le métro, jamais de la vie . Je ne veux pas, je ne comprends pas seigneur pourquoi ça me torture autant. Seigneur…

Malgré la fraîcheur de l’air ou la température hivernale de l’eau, que Leo caressait encore machinalement, c’est un vent de chaleur qui le frappa quand une voix maladroitement grave se fit entendre dans son dos. La main toujours plongée dans l’eau sombre du lac, du coin de l’œil il surveillait la lueur d’un Lumos flotter sur l’herbe jusqu’à alors plongée dans l’ombre.

« - Enfin là … »

Sourire aux lèvres, dans des gestes traduisant le calme dont le jeune homme faisait souvent preuve, il se releva enfin, séchant sa main droite d’un pan de sa robe. Son regard croisa alors celui du préfet dans un éclair de bizarrerie. En une fraction de seconde le Serpentard sentit une atmosphère pesante, à des kilomètres de celle qu’il attendait. Il grimaça, un court instant, son charmant sourire mêlé à une expression de surprise qu’il n’avait pu contrôler.
Heureusement, il se rattrapait vite. Ses dents blanches se réentourèrent facilement d’une expression de contentement.

« - Belle soirée hein ? »

L’esprit occupée par des questionnements ses yeux ne trahissait pas pour autant ses états d’âme son regard parcourant chaque cm² du visage de Valentin. Il se rapprocha de lui, lentement, profitant de l’instant pour se déshabiller de sa lourde cape qui l’embarrassait plus qu’autre chose, même à cette heure de la nuit.
Ils étaient en face, à quelques dizaines de centimètres l’un de l’autre, capables d’entendre leur respiration mutuelle, de sentir l’air faire des vagues au rythme de leurs gestes.
Leo regretta vite d’avoir enlevé son vêtement, la température semblait avoir baissé, sans qu’il soit question de météo, car, en réalité, il n’était question que de lui.

« - Tu veux qu’on marche un peu ? Ca pourra nous réchauffer, proposa-t-il, avant de rajouter à lui-même : je pourrais en avoir besoin. »

De la fenêtre de la Tour de Gryffondor une élève de septième année regardait par la fenêtre . Elle contemplait le parc, le lac et toute la vue qui s’offrait à elle . Elle savait que c’était la dernière fois qu’elle voyait tout ça . Qu’elle ne reviendrait plus . C’était sa dernière nuit .

Il s’était retourné si doucement . Il avait souri si délicatement, comme si il avait eu peur de briser son visage en mille morceaux . Puis il avait essuyé sa main mouillée contre sa robe, toujours en regardant Valentin, avec son sourire si terrible . Son sourire si horrible . Un sourire d’homme, un beau sourire . Une torture pour Valentin .

- Enfin là …

Il n’avait pas dit ça sur le ton du reproche, car il semblait impossible que sa voix si calme , si pure puisse être agressive . C’était juste une constatation . Comme … un soulagement ?

- Belle soirée hein ?

Oui c’était une belle soirée . Une soirée magnifiquement horrible . Il y avait deux Valentin à ce moment précis . Celui qui appréciait l’instant présent en contemplant le visage de Leo Draco si près de lui, en écoutant la respiration du lac et de celle de Léo qui ne faisait plus qu’une , en sentant le parfum frais du bord de lac, de la nuit, et du Serpentard face à lui .
Et il y avait l’autre Valentin . Celui qui priait actuellement pour que le cauchemar dans lequel il lui semblait vivre se terminait . Car il n’arrivait pas à déterminer ce qu’il ressenter dans son ventre mais c’était un sentiment désagréable . Peur ? Stress ? Angoisse ? Excitation ? Quelquechose qui lui donnait la nausée . Quelquechose reliée à la partie du cerveau de Valentin, celle qui se rendait compte que Valentin était en train de vivre sous l’effet d’un garçon . Un garçon .

- Tu veux qu’on marche un peu ? Ca pourra nous réchauffer.  

Se réchauffer ? C’était comme dire a quelque un en train de se noyer si il avait soif . Valentin avait chaud, il mourrait de chaud . Une chaleur intérieur qui lui semblait s’échapper de lui-même . A la manière d’un feu rouge . Valentin remercia quelque chose il ne savait trop quoi, mais il remercia quelque chose que la pénombre fu assez grande pour que Léo ne puisse pas voir Valentin rougir .
Il inspira un grand coup et …

-Oui , marchons …

Il avait dit ça en relâchant toute son inspiration, comme pour se calmer, ou se donner du courage . Même si cela semblait être la même chose .

De la fenêtre de la Tour de Gryffondor une élève de septième année regardait par la fenêtre . Elle contemplait le parc, le lac et toute la vue qui s’offrait à elle . Elle savait que c’était la dernière fois qu’elle voyait tout ça . Qu’elle ne reviendrait plus . C’était son dernier jour .
Elle aperçut deux personnes près du lac . Elle ne voyait que des silhouettes toutes petites, mais se douta bien que c’était un garçon et une fille . Elle n’en était pas sûr . Ce oont elle était sûr c’est qu’il y allait avoir une histoire entre ces deux personnes . Intuition féminine .

Il y a des fois où les mots ne veulent pas se former dans votre tête . Votre cerveau n’est alors qu’un amas de sentiments, d’émotions, sur lesquels vous n’arrivez pas à porter de nom, que vous n’arrivez pas à analyser, que vous n’arrivez pas à exprimer. Le froid vous engourdit le cerveau, et il ne sert a rien d’essayer de le réchauffer . Vous n’en tirerez plus rien .Puis

« - Tu t'en vas quelque part pendant ces vacances d'été ? »

Allô la Terre?

« - Je pense que je ne sortirai pas de Londres pour ma part. J'irai peut-être en Irlande voir ma famille, mais rien est moins sûr. Ce que j'aimerai c'est partir en France, dans une ville comme Paris, ce doit être sympathique. »

Premier décès cérébral chez un homme qui arrive à marcher

« - Tu y es déjà allé à Paris, toi, Valentin ? »

Il est impossible de comprendre pourquoi Valentin n’arrivait pas à prononcer un seul mot, n’arrivait pas à regarder Léo dans les yeux, n’arrivait pas à réfléchir comme une personne douée d’intelligence . Et il est encore plus impossible de comprendre pour Valentin s’était réveillé d’un coup, comme une » décharge électrique lui retournant les tripes, le cerveau, le cœur … Il avait prononcé son prénom . Il avait dit « Valentin » Il avait aussi dit Paris. Eux deux à Paris ? Etait-ce cela qu’il avait voulu dire .

Les neurones explosèrent, les tempes battèrent, les rougeurs de visages apparurent, et la compréhension total des fit, non sans certains bégaiements.



Alea Jacta est . Le sort en est jeté . Léo allait désormais pour toujours considérer Valentin comme un Troll incapable d’enchaîner deux mots à la suite sans pleurnicher, comme une taupe qui reste enfermé dans son terrier et qui n’y bouge jamais par peur de l’inconnu, comme un boulet .

On trouve toujours désagréable d’être pris au dépourvu . D’être surpris à un moment ou l’on est déjà dans le flou . Et quelque un comme Valentin, qui , à cette époque de sa vie, était très souvent dans le flou, n’aimait pas être pris au dépourvu . Non, vraiment pas …

« - Ca va ? Tu veux ma cape ? On dirait que tu as froid ou ... »

C’est comme une mère qui s’inquiète pour vous quand vous épluchez des pat ates, vous disant de faire attention à pas vous couper, vous regardant en biais . C’est comme un gars plus grand que vous qui est là, a vous dire que vous avez l’air d’avoir froid, sous entendu vous étés pas assez couvert, sous-entendu vous êtes un boulet quoi . Et il prend cet air protecteur, alors qu’il y a une chose que vous ne pouvez supporter c’est qu’on essaye de vous protéger car c’est mettre en avant non pas qu’on essaye de vous protéger, mais qu’on met en valeur le fait que vous êtes faible .
Si ça vous arrive de penser cela, alors vous êtes , comme Valentin, atteint de paranoïa . Et ça se soigne …

-Non c’est bon … répondit-il sans le regarder .

« - Dis-moi Valentin, qu'est-ce qui te manquera le plus à Poudlard ? »

Eh ça continue . Cet air de psychologue tellement intéressé à la chose si importante qui fait que Poudlard manquerait à Valentin . C’est pas comme si …

La Grande Salle et ses repas tous délicieux, la Volière et ses bruits de piaillements, le Lac et son reflet magnifique du Château, la texture de ses draps doux dans le dortoir, l’odeur fraîche de la Salle de Botanique … Tellement de choses lui manquerait finalement . Cette question n’était pas si nulle . Mais Valent, ce dernier soir de sa deuxième année à Poudlard était de mauvaise foi, et n’avait pas envie de parler à quelque un qui le prenait pour un … petit garçon faible de Serdaigle .

« -Je sais pas trop … »

Plus il était de mauvaise foi, plus il trouvait qu’il n’était pas assez clair . Il avait envie de lui dire à ce Serpentard prétentieux, lui dire qu’il ne voulait plus le voir, parce que chaque nuit après l’avoir vu , il faisait d’étranges cauchemars, parce que, son cœur battait trop vite a chaque fois qu’il le voyait, et dès qu’il ne le voyait plus, il se sentait plus calme … Valentin avait besoin de lui dire, ou du moins de lui faire comprendre .

« Bon, écoute je suis fatigué, j’aimerais bien aller me coucher ça te dérange de continuer la ronde seul ? »

Il s’était arrêté et le regardai avec des yeux suppliants, qui, il l’espérai, ne pouvait que faire leurs effets .