Premier jour ?

Leo Draco 01.07.07 16:38

Léo aimait le changement.
Il avait aussi beaucoup de chance.
Ainsi sa vie avait été à de multiples reprises bouleversée par des évenements, avec plus ou moins d’ampleur selon les cas. Il apprécia donc le départ de sa mère en Irlande lorsqu’il était plus jeune et qu’il se retrouva seul avec son frère ou encore son arrivée à Poudlard qui l’éloigna de tout ce à quoi il était rattaché jusqu’à ses 11 ans.

Oui, Léo aimait vraiment le changement.

Il appréciait tourner les pages de sa vie et y écrire de nouveaux chapitres. Ainsi lorsqu’il découvrit durant le mois d’août que sa lettre qui devait contenir sa liste de fournitures pour la rentrée de Poudlard était anormalement épaisse car elle renfermait un insigne de préfet flambant neuf il n’y vit pas une simple étoile d’argent aux couleurs de sa maison qui lui conférait des pouvoirs que la plupart des élèves enviaient, il y voyait l’occasion de changer, d’oublier tout ce qu’il a été jusqu’à aujourd’hui, il y voyait un prétexte pour écrire un nouveau chapitre de son histoire, un chapitre radicalement différent.

¤-¤

Cette odeur, cette ambiance, ces fauteuils où l’on croit s’enfoncer lorsque l’on s’y assoit, cette décoration ornée de vert et d’argent, cette cheminée devant laquelle les Serpentard vivaient tellement de choses. Léo n’avait même pas l’impression de s’être éloigné de tout ça durant deux mois tellement il y avait pensé pendant ces vacances d’Eté, revivant dans son esprit des moments tels que le réveil dans ces somptueux lits en baldaquin, les révisions dans le creux des fauteuils verts ou les moments privilégiés entre amis sous la lumière du feu de cheminée.
En passant cette porte Léo reprennait instinctivement ses habitudes et refaisait machinalement les mêmes gestes qu’autrefois comme s’il n’avait jamais quitté la salle plus d’une nuit. Il s’approcha de la cheminée pour scruter et tourner dans tous les sens un objet aux allures de coupe qui trônait au-dessus du feu avant de se diriger vers le panneau d’affichage où il lut avec grand intérêt les dernièrs écrits de la direction de l’école pour la rentrée. Il mit ses mains dans ses poches comme à son habitude et se retourna vers la pièce pour y jeter un regard nostalgique.

♠ Et dire que dans quelques minutes cette salle vide au silence d’église sera saturée d’élèves surexcités qui découvriront ce somptueux décor pour la première fois tout en posant leurs doigts sur chaque objet agrémentant la pièce ♠ Se dit-il avec un hochement de tête et un sourir qui traduisaient respectivement toute son exaspération mais aussi toute son impatience à l’idée d’acceuillir ces nouveaux élèves dans ce qui sera leur maison pour les sept années à venir.
En effet, ce soir Léo avait quitté la cérémonie de répartition un peu plus tôt qu’à la normale pour remplir son premier devoir de l’année en tant que préfet de Serpentard : acceuillir les nouvelles têtes blondes dans la salle commune et leur énumérer les différentes règles de vie au sein de cette dernière. Bien sûr, comme prendre le grand escalier était une véritable épreuve pour les nouveaux, ils seraient accompagnés du second préfet de Serpentard dont Léo ignorait encore l’identité, ce dont il ne se souciait pas particulièrement. Et pourtant, durant les dernières semaines de vancances, à plusieurs reprises, il lui était arrivé de se demander avec quel élève de Serpentard il allait faire la paire.
Sa toute première pensée s’était tournée vers Anna Malfoy. ♠ Peut-être a-t-elle enfin réalisé son rêve ? ♠ S’imaginait le serpentard en l’ésperant de tout cœur pour son amie.
Il y avait aussi Pansy Parkinson, le genre d’individu à avoir le caractère tupique d’une personne répartie à Serpentard, agaçante et gratuitement odieuse. De plus, ayant déjà endossée le rôle préfète l’année passée il n’aurait pas était difficile pour elle de se faire réélire l’année suivante.
Ce qui valait aussi pour Timothé Elvirak.
Outre ces trois prétendants à la seconde place de préfet cette année, Léo s’imaginait que le rôle pouvait très bien être comblé par une personne qu’il ne connaissait même pas, comme un certain Malloy dont il avait simplement entendu parler, et il prévilégiait d’ailleurs cette hypothèse selon laquelle les première année allaient être accompagnés par un parfait inconnu aux yeux de Léo jusqu’à leur salle commune.

Mais la vérité était bien ailleurs et même plus loin que ce que Léo aurait pu imaginer.

Plongé dans ses pensées il n’avait remarqué le bruit caractéristique de la porte du cachot qu’après l’entrée des premières personnes dans la pièce au plafond bas qu’était la salle commune de Serpentard. Placé au centre du salon, le regard tourné vers la cheminée qui crépitait bruyamment dès le premier jour, il tourna sa tête vers l’entrée de la salle pour découvrir le petit groupe d’élèves, accompagnés de leur second préfet, qui s’avançait lentement jusqu’à saturer l’entrée.

Le premier visage que Léo fixa fût celui de ce préfet. Le premier regard que ses yeux saphir croisa fût celui de cette jeune fille qui ornait, tout comme Léo, une étoile étincelante à côté de son insigne vert et argent cousu sur sa cape.

♠ Elle ?! ♠

Ce visage ne lui était pas inconnu. Ce regard il ne le connaissait que trop bien.

♠ Elle est … ♠

Malgré cette responsabilité de préfet qui lui tenait à cœur, à cet instant le groupe de première année avait disparu à ses yeux comme si un halo de lumière entourait cet autre préfet, laissant tout le reste dans l’ombre.

- … toujours aussi belle.

Esther Malfoy 01.07.07 17:25

Esther préférait la stabilité.
Pourtant ces derniers mois, la vie ne l'avait pas épargné.
De nombreux bouleversements s'étaient produit dans sa vie sans qu'elle ne puisse y changer quoi que se soit. Elle qui aimait la stabilité se trouva emportée dans un enchaînement de malheur et de drame.

Oui Esther apréhendait cette nouvelle rentrée à Poudlard. Oui, elle appréhendait le moment où les regards se tourneraient vers elle, le moment où ses camarades commenteraient son retour après presque 6 mois d'absence, le moment où elle retrouverait la salle commune de la maison Serpentard. Allait-elle être à la hauteur de ce qu'on esperait d'elle ? Elle même l'ignorait...

On ne peut rien changer au destin.

¤-¤

Après l'accident qui avait failli lui coûté la vie, Esther avait sombré dans un coma profond pour se réveiller 3 mois plus tard, sans séquelles neurologiques (quand même ^^). Qu'était devenue la jolie jeune fille pleine d'assurance ? Où était celle qui effrayait de nombreuses personnes à Poudlard ? Esther s'était enfermé dans un mutisme complet lorsqu'elle aavait appris, à son réveil, le décès de sa mere, Willow. La jeune sorcière s'était coupé de ses amis, de la société mais compris qu'il lui fallait affronter cette peur qui la tiraillait, cette peur qui la taisait, cette peur qui... La peur de revoir ses anciennes connaissances.

Elle n'avait pas assisté aux cours de sa cinquièe année et Julia l'avait autorisé à revenir à Poudlard. Telle ne fut pas sa surprise de voir qu'elle avait été réelue au poste de préfète de sa maison ! Partagée entre la joie, l'émotion et l'angoisse de ne plus être à la hauteur de a confiance qu'on lui portait, elle avait fait de nombreux cauchemards avant la rentrée. Mais Poudlard n'avait pas changé ! Il l'attendait ! Le voyage dans le train lui avait paru très long, elle avait déjà du affronter quelques regards sous-entendus mais avait préféré ne rien dire, ne rien laisser paraître... Une grande question l'habitait : qui était son homologue masculin ?? Rien n'avait été précisé dans la lettre. Elle n'avait pas osé aller voir ses anciens amis (Timothé, Tom, Malloy...) et encore moins Léo dont elle n'avait pas eu de nouvelles depuis leur malheureuse rupture provoqué par Dante Vallarev qui leur avait fait boire du Véritaserum... Au souvenir de ce triste moment, une fine larme coula sur sa joue... Léo lui avait manqué enormément mais... Etait-elle prête à lui pardonner de l'avoir trompé avec Sally ? Elle avait alors décidé, voyant que la pensée de Léo la faisait pleurer, de l'ignorer totalement et de l'eviter au maximum...

Qu'elle ne fut pas sa surprise lorsqu'en entrant das la salle commune suivit de tous les premieres années admit à Serpentard, elle découvrit la silouhette de celui qu'elle ne voulait surtout pas voir dès son retour au château ! pourquoi le destin s'acharnait-il sur elle ? Fallait-il y voir un signe ? Elle avait stoppé net son mouvement lorsqu'elle croisa malencontresement son regard, provoquant ainsi une bousculade... Plus rien n'existait autour d'elle, elle n'entenait pas les protestations des plus jeunes derrière elle. Elle ne voyait que lui, lui qui n'avait pas changé, lui qui l'avait tant fait souffrir, lui qui lui avait tant manqué...

♠ Lui ?? ♠

Non, il ne pouvait pas... Ca ne pouvait être... Esther était comme subjuguée, ensorcellée par ce regard. Il lui semblait qu'il avait murmuré quelque chose mais elle n'y prêta attention. Derrière elle, les élèves attendait, se doutant qu'il se passait une chose anormale.

♠ Non, il... Ooooh Léo... ♠

Ils en étaient donc arriver là : se regarder sans bouger, sans parler. Esther pouvait remettre en question sa volonté d'indifférence à l'égard de ce si beau jeune homme. Elle savait qu'elle n'y arriverait pas.

♠ Léo, tu es... ♠

toujours aussi séduisant.

HJ : J'espere que ca te va pour un debut ?!

Leo Draco 01.07.07 19:05

HJ : C'est très bien, même si ton Esther voulait éviter mon Léo alors que lui il aime toujours un peu sa tite Esther ! ^^

Que Léo aime le changement n’était en aucun cas un sentiment qui traduisait son malaise face à sa vie actuelle. Non. S’il aimait que sa vie soit bouleversée c’était pour y découvrir de nouvelles choses, y ressentir de nouvelles émotions, y enrichir sa connaissance grâce à de nouvelles perceptions. Léo aimait le changement, car c’était une façon pour lui d’évoluer, d’apprendre, de tendre à une plus grande perfection.
Sans le départ de sa mère en Irlande puis la mort de son père quelques années plus tard, jamais il n’aurait pu ressentir ce sentiment nouveau de solitude, d’être face à son avenir sans personne pour s’y rattacher, ce à quoi aujourd’hui il devait sa grande maturité et son ambition sans bornes.
Sans son départ pour Poudlard, jamais il n’aurait pu connaître l’amour. Le vrai. Jamais il n’aurait rencontré Esther et su que l’amour pouvait aider quiconque à s’élever, à vivre heureux, simplement.

Oui, Léo aimait catégoriquement le changement.
Et pourtant, il n’avait jamais pu se résigner à oublier, pour toujours, le visage de celle qui, avec le temps, lui avait appris une des choses les plus importantes de la vie, une chose, comme toutes les autres, que nous ne découvrons qu’une fois mais qui nous marque particulierement jusqu’à nos vieux jours : l’amour.
Il n’avait pu se résigner à oublier d’aimer.

Devant ce visage que Léo n’avait pas croisé depuis des mois, qui lui parurent des années, devant ce regard auquel il n’avait jamais cessé de penser depuis la dernière fois qu’il l’avait croisé, devant cette personne qui lui faisait se souvenir des moments les plus heureux et les plus chargés en émotions de toute sa courte vie, Léo restait muet, les yeux plissés, les lèvres ne traduisant aucune émotion, les angles de sont visages semblant s’endurcir par le reserrement de sa machoire comme s’il cherchait à apercevoir les pensées de celle qui se trouvait face à lui tout en se protégeant lui-même d’une semblable réciproque de la part de la jeune fille.

Soudainement, comme une traduction physique de ce qu’il pouvait ressentir en ce moment même, Léo sentit un poids s’écraser avec violence sur ses pieds ce qui eut le don de lui faire enfin sortir de ses pensées la présence d’Esther Malfoy à quelques pas de lui. Abaissant son regard jusqu’à l’origine de la douleur qui lui enflammait à présent les orteils Léo trouva une petite tête blonde qui peinait à se relever ce pourquoi le nouveau préfet ne tarda pas à lui tendre une main à laquelle le serpentard pouvait se rattacher. Fixant toujours le nouvel élève qui se trouvait à présent sur ses deux pieds, Léo n’avait toujours pas compris pourquoi cet enfant c’était lamentablement écrasé sur ses pieds jusqu’à ce que celui-ci se mette à parler.

- Excuse-moi monsieur, mais on m’a poussé…

Après des minutes à vagabonder aux pays des souvenirs et des réflexions en tout genre Léo releva enfin son regard pour découvrir la scène qui s’offrait à lui. Une foule compacte de première année se bousculait entre le couloir menant à la Salle Commune et l’entrée de celle-ci projetant parfois des élèves en dehors de l’entrée pour que chacun puisse voir l’immensité et l’élégance de ce qui allait être leur maison pour les 7 années à venir.
Occultant enfin la présence de la préfète, Léo se recentra sur son rôle et ses respnsabilités pour ce premier jour : acceuillir les nouveaux élèves dans ce somptueux cachot.

- Excusez-moi pour cette attente. Vous pouvez vous avancer un peu plus au fond. Dit-il en faisant un signe à la foule de cheminer vers l’avant tout en reculant lui-même de quelques pas. Je m’appelle Léo Draco, je suis en cinquième année et je suis l’un de vos préfets avec Mademoiselle Esther Malfoy. Sachant où celle-ci se trouvait, sans croiser son regard il lui fit un signe de la main discret pour venir le rejoindre un peu en hauteur, de là où il pouvait voir la totalité élèves et s’y adresser convenablement.

Esther Malfoy 01.07.07 19:59

HJ : Ptdr la traduction physique !

Esther était sorti de ses rêveries au moment même où l'elève de premier année écrasait douloureusement le pied de son ex-petit ami. Elle sourit intérieurement et se dit qu'elle devait pensé à le remercier car qui sait combien de temps il serait resté à se regarder ces deux là... De suite, Léo avait repris ses esprits et s'affairait déjà à se montrer digne de la mission qu'on lui avait confier... Non qu'on leur avait confier... Car la jeune Malfoy, encoe sous l'emotion qu'elle avait ressenti en voyant celui qui avait fait battre son coeur pendant des mois et des mois, était restée parmi les nouveaux serpentards. Comprennant la signification de son signe, elle leva les yeux vers lui.

♠ Il est si beau... Il n'a pas changé. ♠

Elle pria deux élèves de bien vouloir la laisser passer et monta sur l'estrade mise à leur disposition pour ce jour ci spécial de la rentrée. Elle se rapella alors qu'elle n'avait pas assisté à la réunion des préfets dans le train et que Julia lui en avait fait la remarque lorsqu'elle partait avec les élèves, elle lui avait donné le mot de passe de la salle commune et, quand même souhaité, une bonne rentrée. Esther n'avait pas répondu mais avait simplement acquiessé de la tête.

Bonsoir à tous et bienvenue à Serpentard, commenca-t-elle, comme vous l'a dit Léo, je suis Esther Malfoy. Nous avons quelques indications à vous donner. Tout d'abord, le mot de passe est Caput Draconis, retenez le bien sauf si vous voulez attendre devant le tableau qu'un serpentard sorte ou entre. Ne le donnez à aucun autre élève des autres maisons !

Elle marqua un temps d'arrêt comme pour laisser aux nouveauxle temps de retenir ce qu'elle venait de dire... Certains commencaient déjà à bavarder.

S'il vous plait, taisez vous et ecoutez ! Ce ne sera pas loin. Deuxième chose : vos dortoirs sont en haut à droite pour les filles et en haut à gauche pour les garçons, vous pouvez y accéder pour ces deux escaliers menant aux etages, finit-elle en désignant de la main les deux endroits aux fond de la salle commune.

Elle allait commencer à expliquer les réglements mais, pensant qu'elle était la moins bien placé pour en parler, elle tourna la tête vers son homologue masculin et lui fit comprendre de continuer. Trop d'emotion en une soirée pour Esther dont la fragilité s'était accentuée. Elle essayait de paraître droite, digne mais au fond d'elle même, elle sentait qu'elle ne dégageait plusla même prestance. Elle n'avait qu'une hâte : quitter le salon, ne plus voir Léo pour le moment et aller se coucher.

Leo Draco 01.07.07 22:50

La cérémonie de répartition terminée depuis quelques dizaines de minutes, les deux Serpentard aux insignes de préfets se tenait donc là devant les première année pour leur souhaiter la bienvenue et leur énoncer les quelques règles de vie qui étaient indispensables pour que chacun puisse passer le meilleur des séjours à Poudlard. Esther avait donc rejoint Léo sur l’estrade qui leur permettait de s’élever pour affronter les dizaines de regards qui se tournaient vers eux deux. Sans que le blondinet ne rajoute un seul mot la préfète s’était mise à discourir pour présenter la situation et introduire magnifiquement bien la scolarité de ces nouveaux élèves à Poudlard.

« Elle n’avait pas changé », Léo aurait bien aimé le penser, alors qu’une fois encore son esprit se recentrait sur la présence féminine qui se tenait à ses côtés. Il y avait quelque chose de différent en Esther, comme si elle paraissait la même alors qu’elle ne l’était pas. Cela faisait des mois qu’il ne l’avait pas vu, sûrement une dizaine, on aurait pu émettre l’hypothèse que Léo ne se souvenait plus tellement de l'allure que la Serpentard avait ou du climat qu’elle dégageait mais il n’en était rien. Même après des années, Léo se serait toujours souvenu des moindres mimiques exclusives à la belle Malfoy et aujourd’hui il avait crut voir une autre Esther, une nouvelle, ce qui lui faisait soulever pas mal de questions :

♠ Que s’est-il passé depuis la dernière fois que nous nous sommes vus Esther ? … Pourquoi ai-je le sentiment que tu me caches quelque chose ? … Comment aurais-tu pu changer alors que rien jusque là n’avait réussit pareille mission ? ♠

Autant de questions auxquelles il fallait qu’il arrête de penser car à ce moment précis la préfète en question solliciter justement sa parole. Les élèves avaient appris le principal avec Esther : le fonctionnement du mot-de-passe, la localisation des chambres, etc. Le plus barbant restait à venir et c’était Léo qui s’y collait : les règles de vie dans les Salles Communes.

- La direction de Poudlard est très pointilleuse en ce qui concerne le respect du règlement.

Rien que par l’énonciation du mot « règlement » Léo avait pu déceler dans le groupe d’élèves toutes sortes de réactions : Ceux qui s’ennuyaient ferme, soufflant ouvertement et qui fixaient du regard le tapis qui se trouvait sous leurs pieds, ceux qui formaient déjà un groupe de trois ou quatre personnes et qui prévoyaient même avant l’énoncé des règles de les violer une par une pour entamer leur réputation en tant que vilain Serpentard et enfin ceux qui fixaient le préfet les yeux plissés comme pour trouver une faille dans le règlement qu’ils pourraient exploiter à leur profit. Bref, nous étions bien à Serpentard, il n’y avait pas d’erreur.
Après un mince temps de latence et d’observation de la foule le préfet rajouta :

- Vous devez donc veiller à ne pas abimer le matériel de l’école qui est entreposé ici afin de rendre l’atmosphère la plus sympathique possible. Les garçons ne doivent pas se rendre dans les chambres des filles et inversement. De toute façon, même si vous éssayez, vous vous rendrez bien vite compte que ceci est impossible grâce aux sortilèges du grand Dumbledore, et je parle d’expérience bien sûr.

Parlant avec ses mains il remuait ses bras de diverses façons pour illustrer ce qu’il disait. Dans un geste brusque il vint replacer l’une de ses mains le long de sa hanche où il effleura une peau douce et délicate qu’il connaissait si bien. Du coin de l’œil il vit la main d’Esther qu’il venait de carresser sans pour autant qu’il en ait eu l’intention. Sans rajouter un mot à l’attention des élèves il guettait la réaction de la préfète, cependant les secondes passaient et les élèves s’impatientaient, c’était donc le moment pour Léo de continuer son discours et d’arrêter d’éspérer de la part de son homologue quelque signe que ce soit.

- Hum … Vous devez respecter le travail des autres s’ils sont installés sur les tables du salon et ainsi ne pas crier à travers la Salle Commune. Vous pouvez manger dans le salon et dans vos chambres mais veillez à ne pas rendre le travail des Elfes de maisons plus dur que ce qu’il n’est déjà. Ensuite … Le couvre-feu est fixé à 22 heures du soir, vous devez donc veiller à être dans votre Salle Commune avant cette heure échéante sous peine de rester enfermer dehors pour la nuit.

Capter leur attention était difficile quand il s’agissait d’énoncer des règles qu’ils étaient sûrement contrariés de devoir respecter. Léo pensait en avoir terminé avec son discours mais quand est-il d’Esther ? Sans se tourner vers elle, il lui fit comprendre que c’était à son tour de s’adresser aux élèves même si ce fût pour les renvoyer dans leurs chambres.

Esther Malfoy 02.07.07 18:34

Esther était plongée dans la profondeur de ses pensées alors que Léo et les nouveaux élèves de Serpentard attendaient un dernier mot de la préfète. Celle-ci, ailleurs, pensait à Léo : elle sentait qu'il était intrigué, qu'il se posait mille questions sur ce qu'elle était devenue et ce qu'il s'était passé pendant ces dix derniers mois. Elle avait perçu ses regards furtifs, ses coups d'oeil, son embarras... Elle, elle souhaitait l'éviter au maximum même si, au fond d'elle même, elle sentait ce petit noeux à l'estomac chaques fois qu'elle savait le regard de Léo posé sur elle ou qu'elle le regardait furtivement. Un petit toussotement la fit sortir de ses rêveries et elle remarqua que les nouveaux arrivants étaient toujours dans le salon... Certains souriaient moqueusement mais n'en tenant pas compte, elle reprit son petit discours, espérant être écouter.

Hum... Une dernière chose concernant les points : Serpentard n'a pas gagné la coupe des Quatres Maisons alors je compte sur vous pour faire un effort. Un petit blond se pavanait déjà devant ses copains en se moquant. Hé toi là-bas ! Qu'est-ce que je viens de dire ?

Rien d'interessant à mon avis !

Ecoute moi bien, tu n'as pas intérêt à ce que j'apprenne que tu as fait perdre des points à cette maison, je te surveille de près !

Esther commençait à s'énerver, ce gamin lui rapellait elle lors de sa première année, elle savait qu'elle avait fait pas mal d'erreur et essayerait d'éviter à ce que ses camarades prennent le même chemin qu'elle.

Je vous souhaite donc une bonne nuit et je vous attends demain matin à 7H30 ici même pour vous emmener à la Grande Salle !

Les premieres années se dispersèrent et montèrent dans leur dortoir respectif. Esther et Léo se trouvait seuls dans le salon de la salle commune et la jeune fille s'était immédiatement tendue. Ne voulant pas "affronter" Léo et les questions qui lui brûlaient les lèvres, elle se tourna vers lui dans l'intention de lui souhaiter un vague bonne nuit mais lorsqu'elle le vit tous ses souvenirs lui revinrent en mémoire.

♠ Léo... Pourquoi m'as-tu traité de cette façon alors que tu l'avais juré que tu m'aimais ? Oublie moi... ♠

Esther rompit rapidement le lien qui l'attirait vers Léo et l'hypnotisait. La tête baissée, elle lui fit un bref signe de la main et, sans dire un ot, se dirigea vers son dortoir.

HJ : retiens là evidemment ! lol

Leo Draco 04.07.07 12:32

La forme. Dans la forme elle n’avait pas changé. De ce qu’avait pu remarquer Léo jusqu’à présent, Esther se tenait toujours aussi bien avec une certaine préstence qui témoignait de son autorité envers les première année et les autres élèves de Serpentard. Elle avait un certain pouvoir et elle l’exercait en toute franchise comme le montrer cet assaut qu’elle avait lancé à un jeune élève de première année pour le rappeler à l’ordre. Elle aimait dire ce qu’elle pensait, elle détestait être obligée de se taire, il fallait l’avouer, Léo avait trouvé ce caractère parfois bien pratique. Dans la vie de couple on ne sait jamais ce que l’on doit faire pour plaire à l’autre, ce que l’on ne doit pas faire pour qu’elle daigne rester à nos côtés, mais Léo, lui, n’avait pas ce problème, Esther n’hésitait jamais à avouer son malaise, à reprendre explicitement ce qui n’allait pas pour l’arranger et être enfin heureuse avec l’homme qu’elle aimait.

Le fond. Le fond était bel et bien différent. Si elle était restée la même elle n’aurait sûrement pas réagit comme elle venait de le faire avec ce garçon. Il l’agaçait ? Léo trouva ça étonnant que ce gamin qui ressemblait tellement à ce qu’Esther avait toujours été l’agaçait férocemment au point qu’elle lui demande de se taire. Léo s’était imaginé qu’en tant normal, la préfète l’aurait surveillé du coin de l’œil pour, plus tard, le voir en particulier et échanger avec lui toutes sortes de recettes de magie noire, d’astuces pour défier les règles de l’école ou encore de multiples conseils pour échapper à la vigilence des professeurs pendant les heures de cours. Oui, dans le fond elle avait bien changé, elle paraissait se tourner vers le droit chemin et ce n’était pas pour déplaire à Léo qui s’imaginait déjà avoir encore plus de mal à l’oublier avec cette nouvelle personnalité.

♠ Je dois vraiment comprendre ce qu’il s’est passé. ♠

Comme Léo l’attendait, Esther venait de renvoyer les élèves de première année dans leur chambre tout en leur donnant rendez-vous le lendemain matin pour descendre jusqu’à la Grande Salle où ils allaient prendre leur premier petit déjeuner à Poudlard. Le couple de préfets se trouvait donc seul, dans ce lieu remplit de souvenir pour eux. Malheureusement pour Léo, Esther semblait vouloir écourtait leur tête-à-tête et d’un bref et discret signe de la main elle annonçait son désir de se rendre dans son dortoir, cependant Léo ne l’entendait pas de cette oreille et, lui, avait bien l’intention de rattraper ce soir les dizaines de mois où ils ne s’étaient pas vus.
Tandis qu’elle s’éloignait vers l’escalier qui menait au dortoir des filles, Léo ne se retint pas de l’interpeler pour la faire revenir sur ses pas et l’inciter à discuter avec lui de cette période qui paraissait avoir était déterminante dans la vie de la Serpentarde.

- Attends.

Il ne s’était réduit qu’à un seul mot, d’une faible voix, sur un ton qui ne se voulait pas autoritaire, au contraire il voulait encore lui laisser le choix de revenir vers lui ou de continuer à s’éloigner un peu plus.

[HJ : Finalement, comme tu n'as toujours pas du voir mon message je vais continuer avec une petite description.]

Bien sûr il était à l'affût du moindre geste de la préfète, du moindre son qui pouvait sortir de sa bouche ne serait-ce que pour s'excuser de partir, mais ce n'était pas pour autant qu'il la fixait. Non il se dirigeait vers le salon, fixant la danse du feu de cheminée avec un regard un peu vague comme posé dans le vide. Arrivant de derrière le grand canapé sur lequel, à une époque, il avait aimé s'allonger dessus avec Esther, il caressait machinalement le dossier du fauteuil pour ressentir toute la douceur du tissu sur ses doigts. Parfois, avec nonchalance, du coin de l'oeil, il cherchait Esther pour observer sa réaction avant de replonger son regard dans ce feu qui crépitait et faisait vagabonder son esprit.

♠ Vu comme elle s'est précipitée vers la sortie dès que les première année sont partis aux dortoirs, je n'éspère même pas qu'elle reste à mes côtés, ne serait-ce que pour un petit moment. Les retrouvailles sont toujours difficiles. ♠

Esther Malfoy 05.07.07 19:46

La journée avait était rude.
Esther s'était levée le matin de la rentrée sans avoir dormi la nuit précédente tant elle angoissait de regagner le château de Poudlard après tant de mois d'absence. Les Serpentard ne se souvenaient certainement plus d'elle ou alors, seulement de 'affaire Vlad Inferno qui les avaient tous secoué avant son absence. Au moment de quitter le manoir, elle fut prise d'une panique incontrôlable et refusa tout bonnement de partir si bien que son père du user de toute sa persuasion pour la raisonner. Elle faillit manquer le train. Une fois dans le Poudlard Express, elle s'isola des autres élèves et ne participa pas à la réunion des préfets. La Cérémonie de Répartition lui parut si longue qu'elle s'endormait presque. Le mouvement des élèves la sortit de ses rêves, du coin de l'oeil elle vit sa cousine Leidjill mais ne lui prêta pas grande attention : elle devait mener les ouveaux serpentard à la salle commune.

Léo avait raison : dans la forme, elle n'avait pas changée. Elle s'efforçait de ressembler à la "Esther que tout le monde connaissait". Elle mettait tout son coeur à paraître celle qu'elle était avant mais, au fond d'elle, l'adolescente était meurtrie, blessée... Elle ne serait jamais plus aussi provocante, insolente, elle n'oserait plus... Ce qu'il s'était passé ce weekend là l'avait grandement bouleversé : l'héritière Malfoy n'avait plus sa si belle et grande assurance.

La présence de Léo la stressait plus qu'elle ne voulait l'avouer. Elle etait tendue et lorsqu'il lui avait demandé d'attendre, elle avait tressailli comme si elle s'était électrocutée, elle avait stoppé son geste immédiatement. Elle resta quelques secondes les yeux dans le vide, puis, prenant une profonde inspiration, elle se tourna vers lui.

♠ Ooh Léo... Arrête... Laisse moi... ♠

Bonsoir Draco ! lança-t-elle la voix légèrement tremblante. Pourquoi devait-elle déjà lui parler ? Pourquoi maintenant ?! Tu... Tu vas bien ?

Puisqu'il l'avait retenue, elle tenta une approche. Pas très amicale certe, mais il ne l'avait pas été non plus la dernière fois qu'il s'était vu tous les deux. Il l'avait trompé avec Sally-Anne Perks, il l'avait trompé sans honte, enfin c'est ce qu'elle pensait.

Elle attendait la réponse de son ex-petit ami, le regardait dans les yeux tout en essayant de l'éviter soigneusement... Comment allait-elle s'en sortir ? Pourrait-elle eviter Léo comme elle l'avait prévu ?

[Je rajoute un petit paragraphe]

Elle aurait tant voulu lui faire partager la rancoeur qu'elle ressentait à son égard mais quelque chose l'en empêchait. Sans savoir pourquoi, elle n'arrivait pas à s'exprimer face au jeune homme. La sensation de manquer d'air se faisait une nouvelle fois sentir : elle devait se calmer... Elle ne voulait pas montrer à Léo qu'elle était sujette au crise d'angoisse, de colère et d'absence... Sean, le médicomage qui s'était occupé d'elle à Ste Mangouste, lui avait conseillé de prendre des potions lors de ses crises Seule Anna était au courant de son état. Elle espérait de tout son coeur pouvoir se préserver suffisamment longtemps avant qu'un élève ou un professeur se rend compte ou découvre ce qu'elle avait vécu et ce que cela avait engendré.

Leo Draco 07.07.07 14:55

Léo était curieux par nature. Il aimait connaître les secrets des personnes qui l'entouraient ; il aimait la sensation que l'on éprouvait lorsque l'on découvrait une vérité ; il aimait, lorsqu'il marchait dans les rues de Londres, jeter un regard à travers les fenêtres des habitations pour y observer la vraie vie de ces personnes, loin du jugement superficiel que l'on se fait d'eux car ils trient leurs déchets convenablement et entretiennent leur jardin avec délicatesse.
Il aimait connaître le vrai visage des personnes et, par conséquent, il n'appréciait guère que l'on adopte une attitude fausse envers lui ; ainsi, s'il avait la chance de se rendre compte de la mystification il ferait tout faire tomber les masques.
Esther voulait jouer la comédie, très bien. Cependant, cette nuit là, en faisant le choix de ne pas s’éloigner de Léo elle devait s’attendre à devoir redoubler d’effort pour cacher son vrai visage.

Avant que la préfète ne lui adresse la parole Léo avait remarqué du coin de l’œil qu’elle avait stoppé son avancée vers le dortoir des filles et qu’elle s’était même retournait lentement en direction du Serpentard. Immobilisée à quelques pas du préfet, elle avait prononcé qulques mots : un vague bonsoir qui se voulait vraisemblablement sans affection puis, toujours aussi incertain en apparence, la politesse voulait qu’elle lui demande comment il allait depuis leur dernière rencontre.

Il avait deux types de réponse à lui fournir et il fallait qu’il fasse son choix assez vite, étant au fond de lui persuadé que ce silence durant une dizaine de mois cachait quelque chose de profond et désirant ardemment connaître la vérité. Soit, il était incisif, direct et il faisait comprendre à Esther sans latence qu’il voulait connaître les moindres détails de ce qui s’était passé durant tout ce temps au risque de la faire se retrancher encore plus au fond d’elle-même, au point qu’elle s’échappe jusqu’au dortoir des filles sans avoir partager son expérience avec le Serpentard ; soit, il était vicieux, habile avec les mots et il lui tirait les vers du nez petit à petit avec ruse en prenant cette fois-ci le risque que sa stratégie échoue et ne le mène nul part.

On aurait pu croire qu’il était immoral que Léo veuille tant connaître le passé d’Esther par simple curiosité, seulement, au fond de lui, il n’y voyait pas que ce simple enjeu. Esther restait quoi qu’il arrive le premier grand amour de Léo et s’il le pouvait il prendrait éternellement soin d’elle. Ainsi lorsqu’il lui était permis de faire du mal à la préfète pour avoir l’occasion de la comprendre et lui rendre postérieurement service en lui offrant son soutient, il préférait intervenir calmement, en agissant avec intelligence et recueillement pour l’aider sans risques de dommages colatéraux.

- Je … Je vais bien. Dit-il le regard plongeait dans le feu, tentant de se recontrer sur sa réponse malgré toutes les pensées qui l’assaillaient. D’un geste lent, presque interminable il se retourna vers celle dont les yeux lui rappellaient tous les meilleurs souvenis de ces six premières années à l’école. Ca fait longtemps, comment vas-tu toi ?

♠ Maintenant, libre à elle de vouloir me refaire confiance ou non ♠

HJ : Petite précision, je suis en train de créer un nouveau personnage qui sera en quelque sorte une petite détective en herbe, donc si Esther n'est pas encore prête à avouer la vérité à Léo ce n'est pas grave, il saura trouver les réponses qu'il cherche à l'aide de la petite Kristen Cherry. Premier jour ? 56

Esther Malfoy 08.07.07 18:59

Très bien et toi ? répondit rapidemment Esther. U peu trop vite d'ailleurs, elle s'en était rendu compte au moment même où elle l'avait dit. Léo aurait-il la puce à l'oreille ? Espérons que non ! Effectivement ca fait longtemps mais... A qui la faute ?! lâcha-t-elle crispée.

La jeune Malfoy avait une stratégie si elle voulait éviter de répondre aux questions multiples de Léo. Elle aussi avait deux choix qui se posaient devant elle : soit elle se livrait d'elle même au jeune homme, racontait ce qui lui était arrivé et ainsi montrait à Léo qu'elle ne lui en voulait plus ; soit elle attaquait le serpentard et continuait à jouer la comédie et faire semblant que tout allait bien. Mais elle savait qu'elle risquait de flancher rapidemment et de perdre la face : Léo la connaissait parfaitement !

"L'attaque est la meilleure des défenses." Cette maxime (non pas toi maxou mdr) rejoignait le caractère de la Esther d'avant, elle s'efforça donc à rester la même, quitta à montrer au grand jour toute la rancoeur qu'elle gardait contre son ex petit-ami. Sally était le meilleur prétexte qu'elle avait pour se sortir de cette confrontation ? Léo n'avait pas hésité à mettre les pieds dans les plats et dès la jour de la rentrée il tentait d'obtenir les réponses aux questions qu'il se posait.

Même si elle n'avait pas voulu provoquer Léo maintenant elle ne pouvait plus faire machine arrière et se devait de garder la face. Les bras croisés, le regard tendu, fermé, elle s'était rangé derrière cette carapace qu'elle s'était forgée depuis des mois, elle se cachait derrière ce qu'elle croyait pouvoir la protéger. Elle attendait une réponse, des excuses peut-être. La fatigue se faisait sentir et elle n'avait qu'une hâte : partir se coucher.

Oublie ca Léo et oublie moi aussi, tu l'as si bien fait pendant ces dix derniers mois ! implora-t-elle avec une certaine raideur.

♠ Ce n'est pas tout à fait vrai mais il ne doit absolumment pas savoir pourquoi j'étais absente. ♠

Ne me force pas à te donner des explications que je n'ai pas envie de te donner Léo... Pas maintenant en tout cas... chuchota-t-elle

Esther était en proie à une grande hésitation : elle ne savait pas qi elle devait partir précipitemment ou se jetter dans les bras de Léo et pleurer jusqu'à épuisement. Elle se mordillait la lèvre inférieure signe que Léo la mettait mal à l'aise, qu'elle mentait, elle savait qu'elle venait plus ou moins de se trahir. Quelle serait la réaction de Léo, comment se défendrait Esther...

HJ : Trop nul je trouve mais je ne peux pas faire mieux -_-' Je pense qu'Esther t'en dira un petit bout quand même mais tu pourras faire intervenir ton autre perso si tu veux.

Leo Draco 26.07.07 15:41

Léo eut l’impression de boire une dizaine de gorgées de Whisky Pur-feu d’une traite tant son estomac lui fit mal lorsque Esther prononca ces mots.
Bien que surpris par la réaction de son anatomie à la réplique singlante d’Esther ce n’était pas la première fois que le blondinet ressentait de fortes douleurs psychosomatiques à l’estomac. En une fraction de seconde il revit défiler sous ses yeux des moments où il s’était plaqué une main sur la panse tant il avait mal, comme cette fois où il avait appris qu’il redoublerait une année à Poudlard, ou cette autre où il avait embrassé Sally dans la Salle de bain alors qu’il trahissait sa petite amie, Esther, qui, à ce propos, n’avait toujours pas l’air de vouloir lui pardonner.

Voilà dix mois, dix longs mois qu’ils ne s’étaient pas vus depuis cet incident, depuis que la, désormais, préfète avait appris que son petit-ami avait embrassé la, jeune et jolie, Sally-Ann Perks lors d’une étrange nuit sous le plafond de la Salle de bain des préfets.
Voilà dix longs mois qu’Esther avaient décidé de rompre avec Léo, dix longs mois qu’elle avait totalement disparu du champ de vision du Serpentard.

Même s’il se doutait qu’Esther n’était pas sincère quand elle remettait la faute sur le dos de Léo, le blondinet culpabilisait tout de même un brin : sans avoir embrassé Sally ces dix longs mois ne lui aurait sûrement pas parut aussi longs.
Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui si Esther n’avait plus confiance, il était conscient qu’il avait sa part de responsabilité dans cette perte de vue mais il n’était pas prêt à se laisser ronger par la culpabilité et donnant tous les droits à Esther de l’accuser lâchement de tout ce qui s’était passé depuis tout ce temps.

- Comment pourrais-tu savoir si je t’ai oublié ou non, tu n’étais plus là.

♠ Tu oses prétendre que je t’ai oublié alors que tu es partie comme une voleuse ♠

Esther avait décidé d’être franche et directe, ça serait d’autant plus facile pour Léo de comprendre ce qui s’était vraiment passé et il allait bien en profiter.

- J’étais là moi, en cours à fixer la chaise vide où tu aurais du être, dans la salle commune à demander aux filles si tu étais dans le dortoir, dans le parc à passer devant les endroits où l’on avait l’habitude d’aller en esperant juste croiser ton regard. J’étais là moi, toi tu étais où ?

Depuis que la préfète avait pris la parole, Léo ne fixait plus machinalement le feu qui crépitait lentement dans la cheminée, il était tourné vers Esther, observant chacun de ses gestes dans l’espoir qu’elle soit trahie par ses emotions et essayant de déceler à travers ses yeux ce qu’elle pouvait bien cacher.

[HJ : Je ne suis pas très inspiré mais je voulais absolument que t'ais la réponse à ton retour quand même. ^^]

Esther Malfoy 06.08.07 19:43

HJ : Tu sais que je n'avais même pas vu l'effort que tu avais fait ! Mon pauvre chou, je suis désolée. J'espere que tu passes de bonnes vacances.

La situation devenait critique et la tension était palpable.
D'un côté, Léo Draco, serpentard rusé et intelligent, provoquait sa camarade pour obtenir des réponses à ses questions. De l'autre, Esther Malfoy tentait de garder son sang froid face à ténacité que montrait le jeune homme à lever le voile sur les dix derniers mois et à faire reculer l'adolescente dans ses retranchements.

Esther savait qu'elle avait mal joué son vatou (je ne sais pas comment ca s'ecrit...) et sentait déjà venir la défaite. Elle s'était emportée comme à son habitude mais Léo n'était pas dupe. Pendant tout son discours, son regard était resté dans le vague, comme si elle ne prêtait plus attention à rien. La fatigue se faisait sentir et elle savait que si elle devait livrer ce lourd secret à son ex-petit ami, ce secret qu'elle préférait ne jamais dévoiler, ce qu'elle allait éprouver par la suite ne lui serait pas bénéfique.

♠ Pourquoi ai-je donc accepter de revenir à Poudlard ?! ♠

La jeune fille se posait mille et mille questions, son esprit s'embrouillait peu à peu, elle ne saisissait pas tout à fait le sens des paroles de Léo et luttait pour faire face à cet état d'errance. Lorsque celui-ci eut terminé par la question fatidique, Esther sortit brusquement de sa torpeur et manqua de s'étouffer tant elle était surprise. Se traitant mentalement d'idiote devant ce genre de réaction - il est clair maintenant que Léo chercherait à percer le mystère de cette absence - elle se repris rapidemment et afficha un air déterminé. Déterminé oui mais déterminé à quoi ? A prouver qu'elle allait bien ? Qu'elle n'avait rien à cacher ? Personne et surtout pas Léo ne la croirait surtout si elle faisait une crise devant tout le monde. Paniquant à moitié, elle prit une profonde inspiration pour tenter de se calmer puis rétorqua d'une voix glacial - montrant ainsi toute sa rancoeur

Si tu tenais vraiment à savoir où est ce que j'étais partie, pourquoi n'as tu jamais pris la peine de m'écrire ne serait ce qu'une seule lettre ?

Elle fit quelques pas vers lui, elle avait retrouvé tout son aplomb. Ses yeux ne reflétaient plus que l'état de son âme : perdue, elle était perdue. On pouvait y lire toute la fragilité qui l'entourait depuis la sortie de Ste Mangouste.

Tu n'as pas du te ruiner à la tâche Léo... lâcha-t-elle amère. Tu croyais peut-être que c'était à moi de le faire ? Sache que ce n'est pas moi qui ai embrassé Sally-Anne Perks !!

Ca y est !! C'était tombé ! Avec un peu de chance, Léo changerait de conversation et oublierait l'absence de son ancienne petite amie. Esther se releverait-elle un jour de ce qu'elle avait vécue ? Aurait-elle le courage de l'avouer à Léo ? Qui sait...

PS : je crois que je suis trop confuse... Non ?

Leo Draco 01.09.07 14:28

[ HJ : Non, c'est parfait. ^^ ]

Rien ne transparaissait sur le visage du préfet.
De multiples façons de contredire Esther s’offrait à Leo. Comme la préfète le savait très bien, le jeune homme pouvait lui rétorquer brutalement que cette dernière avait, elle aussi, trahit son petit ami en usant de magie noire malgré sa promesse, il pouvait lui crier sinceremment qu’embrasser Sally-Anne Perks n’avait été que le fruit de ses hormones ou simplement souffler qu’elle ne se trouvait qu’une excuse pour masquer un peu plus ce dont elle ne voulait pas parler. Mais de toutes ces solutions il n’en choisit aucune.

Depuis qu’Esther avait piqué son coup de colère Léo ne la fixait plus. Son regard vide vagabondait du feu de cheminée au plafond lui donnant l’air d’errer au plus profond de ses pensées.
En effet, le jeune homme était en pleine réflexion, intelligemment il tentait d’établir un raisonnement sur la manière d’agir pour la suite des évènements, tel le développement d’une stratégie militaire de haute importance.

Voilà déjà une bonne minute qu’il n’avait pas répondu à son interlocutrice, une bonne minute qui, au milieu de cette atmosphère pesante, se ressentait comme un affront, voir une insulte, à la personne qui subissait en ce moment même le silence.

Soudainement, il fit quelques pas vers la préfète, son regard vide refletant la réflexion toujours fixé au plafond. Le silence perpetuellement silencieux il arrêta ses mouvements à quelques pas de la Serpentade et se murmura des mots inaudibles à lui-même.
Il devait capituler, abandonner. Il devait abandonner l’idée de la faire vouloir lui parler, il n’y arriverait d’aucune façon si elle se trouvait être aussi bornée que la Esther qu’il avait toujours connue.
Dans ce calme la douce voix de Léo qui s’éleva soudainement sonna comme un verre qui se briserait sur le sol pendant votre sommeil.

- J’ai été content de te revoir Esther …

La faire parler de son propre gré était en vain, tant pis, il n’allait pas attendre une seconde de plus son consentement pour connaître ce qu’elle avait à cacher. Désormais il n’était plus question de lui faire comprendre « Tu vas vouloir me parler », le moment venu était celui du « Tu vas parler ».
Sans attendre de réponse à ce froid qu’il venait de jeter il s’avança toujours en direction d’Esther pour finalement immobiliser ses pas à côté d’elle, à quelques centimètres de son épaule, alors que leurs deux corps étaient tournés dans deux directions opposées. Malgré son résignement, Léo ne semblait pas en avoir terminé pour cette soirée, alors que jusqu’à présent il regardait droit devant lui, il tourna lentement son regard vers le côté où il pouvait contempler le profil de la préfète. D’une voix encore plus douce qui pouvait mêm se comparer à un chuchotement il lui souffla ces quelques derniers mots :

- Et content de savoir que, malgré tout ce temps … Je ne te suis toujours pas indifférent …

Il continua alors sa route vers l’escalier qui allait le mener à son lit douillet dans lequel il n’avait pas dormi depuis deux mois. Alors que l’atmosphère pesante avait jusque là glacé son sang, Léo souriait, un sourir qui s’adressait à lui-même et qu’Esther, dos à lui, ne pouvait apprécier, et c’est ainsi qu’il posa ses pieds sur les premières marches de la montée vers le pays des songes.

♠ Bonne nuit ... ♠

Esther Malfoy 04.09.07 16:03

En étaient-ils arrivés à ce moment où les ex se considèrent comme des étrangers ?

Il semblait, en effet, que la relation entre les deux serpentards venait d'atteindre un point de non-retour. Esther restait tendue par ces retrouvailles et n'était pas enclin à la discussion, Léo, lui, venait de se montrer très froid, distant envers son ex-petite amie. Etait-ce une ruse pour percer la carapace de l'adolescente et enfin lever le voile sur la raison de son absence ? Esther n'en savait rien : lui tournant le dos, elle restait immobile au milieu du salon de la salle commune, incapable de prononcer un mot, de bouger les pieds, comme si son corps ne souhaitait plus lui obéir. Elle n'avait pas osé regarder Léo lorsqu'il s'était arrêté à ses côtés, elle avait juste baissé la tête, impuissante. Le "J’ai été content de te revoir Esther …" lui glaça le sang... Il sonnait comme un adieu. Etait-ce vraiment la fin de leur amitié ? De leur amour ? Esther ne pouvait s'y résigner... Elle ne savait plus quoi choisir.

Léo se dirigeait vers les dortoirs lorsqu'il ajouta "- Et content de savoir que, malgré tout ce temps … Je ne te suis toujours pas indifférent …" Il semblait abandonner, ce qui ne lui ressemblait pas mais Esther n'était plus en état de réfléchir. Elle avait peur que Léo l'abandonne, lui échappe, parte à jamais. Elle eut alors la vision de Léo lors de leur dernière dispute qui s'acheva par leur rupture : sous l'effet du véritaserum, il lui avouait qu'il avait embrassé Sally. Les larmes aux yeux, elle se tourna vers celui qu'elle avait toujours aimé mais également repousé de sa vie. Il montait les escaliers du dortoir, si elle ne se dépâchait pas, il allait disparaître. Alors qu'il poussait la porte de sa chambre, elle murmura faiblement...

Attends... Ne pars pas Léo... S'il te plait...

Le ton était implorant, presque suppliant. Esther avait tant attendu le moment où elle reverrait Léo qu'elle n'avait pas pu se résigner à le laisser partir. Elle ne voulait pas lui raconter ce qu'elle avait vécu mais... Mais quelque chose les reliait indéniablement, elle avait besoin de lui. Elle leva les yeux vers le beau préfet.

S'il te plait... Ne me laisse pas... Pas encore une fois...

Qu'allait faire le préfet ? Reviendra-t-il sur ces pas et passera-t-il la nuit avec Esther dans ce salon sombre ? Esther se livrera-t-elle enfin à Léo ?

Leo Draco 03.11.07 1:29

C’était devant l’ inconnu que Léo était le plus désarmé. Il était capable de résoudre une équation mathématique complexe avec brio en connaissant la formule applicable ; Il pouvait très vite adapter son comportement, ses mots, ses pensées pour peu qu’il connaissait la personne qui était en face de lui ; A ses amis il était capable de faire entendre ce qu’ils voulaient mais devant l’étranger il était démuni, dépouillé de stratégie, d’expérience, de raisonnement …

Chaque pas qu’il faisait, chaque marche qu’il montait l’éloignait un peu plus de la fille, celle qu’il avait envie de chérir, d’aimer et de réconforter, celle dont il voulait prendre soin jusqu’à ce que la mort les sépare.
Chaque seconde passée l’ennuyait un peu plus car, au fond, il savait bien qu’Esther n’était pas du genre à laisser ses sentiments prendre le dessus sur son éternelle rancune. Le Serpentard s’était persuadé que la préfète ne le rattraperai pas ce soir là et, encore moins, qu’elle le prierai de rester à ses côtés …

Oui, Léo savait avec pertinence que la Esther qu’il avait connue n’aurais jamais agit de la sorte.

Seulement une chose lui était sortit de la tête : il connaissait Esther Malfoy, celle qui avait de la fierté pour son sang, ses sentiments et ses actes mais il ne savait rien de la jeune fille qui se tenait quelques marches plus bas, il ne savait pas qu’elle était capable de l’implorer et de solliciter sa présence en ravalant son adorable arrogance et il n’en fallut pas plus au préfet pour que son sang se glace et que ses membres se tétanisent alors qu’il tenait à présent d’un poing anormalement serré la poignée dorée de la porte de sa chambre.

Comme un acteur qui en aurait eut assez de jouer la comédie en pleine représentation, elle semblait souffler ce qu’elle retenait en elle depuis quelle avait recroisé le regard saphir de Léo.

Ces dans ces rares moments qu’il ne réfléchissait plus. Il se trouvait devant l’inconnu.

C’est donc sans réflexion, aucune, qu’il se retourna vers la préfète et commença à descendre quelques marches avec lenteur comme s’il se dirigeait machinalement vers les sons qu’il percevait.
Seulement sa course fît très vite interrompue par la voie d’Esther qui s’élevait à nouveau pour réclamer que le Serpentard ne l’abandonne pas, là.
Elle semblait plus apte que jamais à confier ce qui lui était arrivé et ça Léo le savait malgré la rupture momentanée de la connexion entre son cerveau et le reste de son corps qui s’était tout de même rétablie à force de rester bêtement immobile au milieu d’un escalier qui ne demandait qu’à être descendu.

Il devait faire vite. Trouver quelque chose avec le peu de temps qui se présentait à lui et le peu de moyens qu’il avait face à cette personne qui lui paraissait étrangère. Être sincère ? Direct ? Mentir ? Plaisanter ? S’enfuir ? … Il avait fait son choix.

Après quelques pas en avant il ne retrouvait plus qu’à une seule marche du sol sur lequel se tenait Esther. Il se retrouvait à son niveau, prêt à lui répondre, à lui dire ce à quoi il n’avait pu réfléchir que furtivement. Presque hésitant il marmonna ces quelques mots fixant l’insigne argenté qui trônait sur la poitrine de la sorcière :

- Je ne pourrais t’aider que si tu m’en donnes les moyens .

Intérieurement il sourit sans savoir si son corps post-état de choc était capable de retranscrire sans déformation faciale (Il est minuit 25 et je sais pas ce que je raconte ! Youplaboom) le mouvement des lèvres si plaisant .

- Une discussion auprès du feu il n’y a rien de mieux, n’est-ce pas ?

Esther Malfoy 03.11.07 19:06

Léo était là... Devant elle... Il ne l'avait pas abandonné, il ne l'avait pas laissé derrière elle, Esther l'avait sentit en son fort intérieur. Jamais le jeune homme ne l'abandonnerait. Ils étaient liés depuis le jour où leurs regards s'étaient croisés lors de leur Répartition.

Esther Malfoy était du genre téméraire : elle fonçait dans l'inconnu et réflechissait par la suite aux conséquences. Contrairement à son camarade, elle n'était pas effrayé par l'inconnu, elle jouait parfois avec elle, seulement quand elle savait qu'elle était dans son monde... Tout cela, c'était avant... Avant le weekend passé chez son parrain Lucius et la longue période pendant laquelle elle fut plongé dans le coma. Au jour d'aujourd'hui, Esther n'était plus que l'ombre d'elle même : l'inconnu la terrifiait horriblement et elle vivait dans une peur perpétuelle que l'on découvre son secret.

Léo semblait ne plus savoir comment faire pour regagner la confiance de son ex-petite amie mais cette dernière fut particulièrement touchée qu'il soit resté près d'elle. L'adolescente ne pouvait soutenir une seconde de plus le regard de son camarade, elle le fuyait mais ressentait paradoxalement le besoin d'être près de lui, d'être pelotennée dans ses bras, de sentir aimée et protégée. Les mots qu'il prononça sonnèrent en elle comme le glas funèbre lors d'un enterrement. Les sons résonnaient dans sa tête et au fond d'elle-même, elle le savait... Il fallait qu'elle parle, il fallait qu'elle lève le voile sur les dix mois d'absence parce que... Parce que Léo avait le droit de savoir pourquoi elle avait subitement disparue.

Lorsqu'elle releva les yeux vers l'être qu'elle avait tant chérit, ceux ci étaient embués de larmes, de larmes qui grossissaient à vu d'oeil et qui coulaient délicatement sur ses joues et descendaient jusque sur son menton. Ses larmes coulaient avec une telle lenteur que la jeune Malfoy croyait que le temps était suspendu à jamais... Le temps s'était arrêté pour Esther depuis qu'elle s'était réveillée à Ste Mangouste mais dans la pénombre particulière de la salle commune des Serpentard, il semblait emporté les deux adolescents dans un autre monde... Une fine larme vint s'écraser sur la main d'Esther qui sortit de ses pensées... Sans réfléchir, elle se jetta dans les bras de Léo, le serrant aussi fort qu'elle pouvait, comme si c'était leur dernier moment. Les sentiments la submergèrent tout à coup et elle pleura comme jamais elle n'avait pleuré depuis son entrée à Poudlard. Prête à se confier, elle balbutia entre deux sanglots

S-si tu veux... Mais ne me laisse pas...

Esther semblait sur le point de s'évanouir mais elle restait désespremment accrochée à Léo, à pleurer, libérant tout ce qu'elle avait sur le coeur depuis des mois.

HJ : Maxou, je suis vraiment désolée, c'est nul par rapport à toi...

Leo Draco 29.03.08 12:52

Comme l’histoire aimait se répéter, ils se retrouvaient sur le canapé tournés de trois quart l’un vers l’autre dans un silence perturbé que par le crépitement du bois succombant au feu de cheminée et par les reniflements d’une Esther qui s’était difficilement arrêté de pleurer. Entre les larmes et les flammes Léo avait choisit depuis plusieurs dizaines de minutes déjà de plonger son regard dans cette danse orangée qui lui rappelait tant de souvenirs.

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FLASH-BACK

- INCENDIO, avait crié le jeune préfet de première année sur une Esther plus petite qu’aujourd’hui mais, ironiquement, moins fragile et vulnérable. Laissant une pluie d’étincelle derrière elle, une flamme bleue avait jaillit de la baguette du petit blond pour venir consumer une des manches de la robe d'Esther avant de s’éteindre comme s’évanoui un enchantement : soudainement, en une fumée colorée qui se dissipa en quelques secondes.
Une démonstration grotesque de sa force n’avait pas été le prétexte de ce sort jeté avec une relative violence, comme à chaque fois que Leo avait été rude avec Esther, c’était pour l’aider, la convaincre de ne pas suivre cette mauvaise éducation dont les Malfoy avaient le secret.
La provocation étant la principale arme de la Serpentard à l’époque, Leo s’était simplement plié à lui répondre de la même manière, non sans peur d’une réplique forte et toute aussi douloureuse.

- Tu n'iras pas loin, je te le dis ...

- AIE ! T'es dingue ou quoi ? Tu joues à quoi là ? Tu veux faire le malin, très bien ! Dans un geste qui traduisait toute l’incompréhension dont elle pouvait faire preuve face à cette flamme bleue qui, finalement, n’avait été qu’un geste d’amour, dans un mouvement qui traduisait toute la colère et la force dont elle pouvait encore faire preuve à l’époque elle sortit sèchement sa baguette de sa poche, la pointant sans hésitation sur le visage d’ange de Leo avant de crier des mots qu’elle n’avait jamais regretté, du moins, pas à la connaissance de sa victime.

- EXPELLIARMUS !

Malgré son jeune âge Esther n’avait pas été tendre en lançant son sort qui projeta Leo contre le mur derrière lui, heurtant son dos à la pierre froide du cachot des Serpentard dans le bruit d’un craquement d’os qui supposait l’intense douleur qu’il avait pu encaissement à cet instant.
Soutenue, cette souffrance n’était pas insurmontable pour autant. En y repensant Leo se demande aujourd’hui par quel miracle il se tenait encore debout avec une telle vigueur après une projection sèche et forcé, en y repensant il aime se dire que ce sont ses sentiments pour elle et son envie de l’arracher des mains de toute ces pensées qui l’ont motivé à ne pas se laisser abattre et à continuer le combat.

- Tu vas le regretter ! Il avait, une nouvelle fois, tendu sa baguette avec raideur, comme le prolongement de son bras, en la direction de la cousine d’Anna.

En y repensant, cette force, depuis qu’il avait rencontré Esther, il n’avait cessé de l’utiliser, il n’avait cessé de s’épuiser à l’aider, à la combattre tout en étant de son côté sans que jamais elle ne s’en aperçoive, sans que jamais cette détermination porte ses fruits.

- Leo arrêtes ça tout de suite ! Tu m'énerves !

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De cette journée il retient surtout les multiples nuits qui suivirent où, au fond de son lit, il ne pensait plus qu’à elle que ce soit en regrettant de lui avoir fait du mal ou en souhaitant, du plus profond de son cœur, avoir l’occasion de lui faire du bien. Aujourd’hui encore, il se souvient de ce sentiment immense qu’il avait éprouvé à l’aimer.

- Qu’est-ce qui s’est passé Esther ? Qu’est-ce qui a réussit ce que j’ai toujours essayé d’accomplir ?

∞ Eh oui, ça s’est réellement passé ... Souvenirs, souvenirs. ∞

Esther Malfoy 04.04.08 21:03

- Une discussion auprès du feu ? Pourquoi pas… Si tu veux Léo… Mais laisse moi te dire que tu n'as rien réussi du tout et que je ne vois pas de quoi tu parles, ce que tu t'acharnais à faire étais une stupidité même et ton entêtement témoignait de ta bêtise !

Elle n'avait pas parlé méchamment, non, juste plus sèchement, elle semblait amère et Léo n'avait rien avoir dans tout celà. Un regard vide vers la cheminée puis sur le canapé rappela de nombreux souvenirs à la jeune fille qui semblait ne pas avoir eu de moments heureux depuis longtemps. Les flammes léchaient les bûches dans l’âtre de la cheminée, parfois le bois craquait bruyamment comme pour protester. Protester ? J’en connais une qui aurait protesté haut et fort contre Léo il y a quelques années quand celui-ci lui forçait la main à se confier comme il le faisait à l’instant. Et oui mais Esther Malfoy n’était plus la jeune fille que tout Poudlard connaissait. Bien qu’aucun élève ne lui ait fait une remarque – crainte ou simple je m’en foutisme ? - elle savait que les langues se déliaient et que les plus folles rumeurs circuleraient à son sujet. Les rumeurs, elles en avaient essuyé, le tout était de savoir si elle était assez forte pour en supporter une de plus. Comme d’habitude, la seule personne – à part sa cousine Anna – qui osait affronter l’adolescente était son ex petit ami, Léo Draco. Ah ces deux là ! Ils s’aimaient depuis qu’ils s’étaient rencontrés, leur avenir semblait être prévu depuis des années mais l’un ou l’autre avait toujours gâché les bons moments et du jour au lendemain, Esther avait disparu sans donner aucune explication, sans revenir à l’école pendant la fin de sa cinquième année.
L’heure était donc aux explications. Sans se laisser démonter plus qu’elle ne l’était, la Serpentard leva les yeux vers son camarade, déterminée à ne dire que ce qu’elle avait envie et ne pas se laisser attendrir par l’amour qu’elle portait encore au jeune homme. Oh oui elle lui en voulait de ne pas avoir pris même une seule de ses nouvelles, mais comment aurait-il pu savoir ? Vêtue d’un uniforme de Poudlard taillé sur mesure dans une grande boutique londonienne, notre princesse Malfoy se dirigea, d’une allure raide, vers le canapé sur lequel elle s’assit. Elle invita Léo du regard à venir s’asseoir à ses côtés, inspira profondément mais au lieu de se lancer dans son grand discours, baissa la tête

- Je voulais que tu saches Léo que tu m’as beaucoup manqué.

Sa voix était inaudible mais Léo avait compris. C’était leur façon de communiquer : crier haut et fort leur désaccord mais souffler dans un murmure leur amour l’un pour l’autre. Esther n’avait pas oublié : il l’avait trompé avec son ex meilleure amie, lui pardonnerait-elle un jour ? Cela reste à voir, la fille est rancunière ! Mais son amour de petit copain pouvait faire toutes les conneries du monde, il était comme écrit qu’ils devaient être ensemble et Esther s’était aperçue, une fois qu’elle l’avait perdu, qu’elle tenait énormément au jeune homme et que sans lui, ses disputes, ses rires, sa vie était beaucoup plus triste. Sa main se rapprocha lentement de celle du Serpentard, ses doigts effleurèrent les siens et s’entrelacèrent tendrement. Elle serra affectueusement sa main comme pour se donner du courage et sans le regarder, commença à raconter ses mésaventures.

- Tu voulais savoir pourquoi j’avis subitement disparue, pourquoi je n’étais pas revenue du mon weekend chez mes parents en janvier, pourquoi je ne t’avais donné aucune nouvelle jusqu’à ce que tu me croises dans le train aujourd’hui ? La réponse est simple, Léo, j’ai… eu un assez grave accident. J’étais à Sainte Mangouste dans le coma pendant près de deux mois et demi, s’en est suivie une assez longue rééducation…

Elle s’arrêta brusquement, le souffle coupée par l’émotion, les larmes lui montaient aux yeux et elle ne savait pas si elle devait les essuyer d’un geste rageur ou se laisser aller dans les bras… de son ami ? Petit ami ? Elle opta pour la première solution mais comprit très bien qu’elle n’arrivait pas à s’arrêter : le fait d’annoncer à Léo que sa mère était morte rendait ce décès encore plus douloureux, plus réel… Et c’est cela qui lui faisait peur… Pourtant, il devait savoir, il en avait le droit bien que la rancune à son égard était très forte. Essuyant une fine larme qui coulait sur sa joue, elle baissa la tête et repris d’une voix hachée par la tristesse

- Ma mère est… morte… Pendant que j’étais encore… Je n’étais pas réveillée… Je n’ai pas pu assister à l’enterrement, rien, même pas un au revoir. Le dernier souvenir qu’elle aura de moi sera notre dispute, tout ca pour 13oo galions de vêtement et chaussures… Suite à cela, quand j’ai enfin pu quitter l’hôpital, début juin, l’année scolaire était presque finie, vous vous prépariez pour les Buses et je me suis murée dans un silence, dans une solitude que seul mon père parvenait à briser…

Ne pouvant en supporter davantage et ne résistant pas à l’envie d’arrêter cette comédie tragico-dramatique, elle lâcha brusquement la main du jeune homme, se leva comme prise d’une soudaine panique et ne prononça que quelques mots avant de s’éloigner rapidement.

- Je suis désolée Léo… Je… Je ne peux pas… Je… Bonne nuit…

L. allait-il laisser filer E. dans un moment aussi croustillant que triste ? Allait-il lui laisser un moment de répit et continuer de chercher à connaître son histoire ou allait-il la forcer à tout lui révéler ce soir ? Parviendrait-il à faire tomber ses barrières et terrasser ses démons ? L. et E. redeviendront-ils amis ? Petits amis ?

HJ : Voilà, j’espère que ca te convient, évidemment, j’attends que tu retiennes Esther, parce qu’elle reste cette fille insaisissable qui n’aime pas se confier. Tu peux finir le sujet si tu ne veux pas la rattrapper. A toi de voir !

Leo Draco 16.04.08 22:51

~ Quelque chose avait-il vraiment changé chez ces deux là ?

~ Leurs habitudes ?

Non. Malgré cette séparation de plusieurs mois, instinctivement, ils s'étaient retrouvés là, le soir, dans ce salon, sur ce canapé, dans cette position, devant cette cheminée, comme toujours. Une soirée de plus qu'ils passaient là comme s'ils étaient toujours ensemble et qu'ils respectaient un simple rendez-vous quotidien, à l'abri des trouble-fêtes, des Sally, Anna et autres Malfoy, des problèmes, même s'ils finissaient toujours par en trouver car, au fond, c'était ce qui justifiait le mieux leur relation : se soutenir l'un l'autre pour le meilleur comme pour le pire. Ils étaient là, toujours là, ils avaient toujours été là car ils savaient qu'ils y trouveraient forcément quelqu'un pour les aider.

~ Leur relation ?

Sûrement pas. Les paroles d'Esther étaient claires : Il lui manquait et, intimement, Leo n'avait jamais cessé de penser qu'ils devaient être ensemble, pour toujours, jusqu'à ce que la mort les sépare. C'était E. et L., des initiales qui, dans l'école, étaient synonymes d'amour, d'un amour durable, d'une relation forte du genre de celles qui vous donnent l'espoir qu'un jour vous aurez vous aussi le droit de rencontrer votre E. ou votre L. Des initiales que le jeune Leo, de deuxième année, avait gravés sur le coin d'une table de la Salle Commune sans jamais l'avoir regretté malgré son statut, ô combien prestigieux, de Préfet. Ils n'étaient pas un couple comme on en croise souvent à Poudlard, ils n'étaient chacun qu'une moitié de l'autre vouées à se rapprocher inlassablement pour se sentir complet, vivant.

~ Leurs caractères ?

Ils étaient fidèles à eux-mêmes : un jeune homme, peu confiant, malin et curieux de savoir de savoir ce qui n'allait pas chez elle autant pour lui venir en aide que pour s'assurer que ça ne venait pas de lui ; une jeune femme, pleine de répartie, de force, d'envies, une belle jeune femme qui aimerait toujours avoir le meilleur et qui voit trop souvent s'effriter ce monde parfait par la faute d’un entourage trop peu attentionné. L'un et l'autre, malgré le temps, les épreuves, l'expérience, n'avaient que très peu changé, au final. De fortes personnalités matures, originales et complexes dont les agissements ne peuvent être qu'intéressants.

~ Leurs histoires ?

Car on empêche pas cette œuvre qu'est le destin de se déroulait devant nos yeux il semblerait que leurs histoires fussent les choses ayant souffert du temps. Leo écoutait une Esther bouleversante, ne sachant pas quoi faire, quoi dire. Elle se délivrait si facilement, si sincèrement, elle racontait des évènements si durs, prononçait des paroles si peu suggestives, l'amour ne rendant le jeune homme que plus empathique ses yeux se trouvèrent vite humides alors que sa gorge se nouait avec douleur. « J’ai eu un assez grave accident […] J’étais dans le coma […] S’en est suivie une assez longue rééducation […] Ma mère est morte […] Le dernier souvenir qu’elle aura de moi sera notre dispute ». Oui, Leo en avait manqué des choses, il en avait manqué des occasions de consoler Esther, de l'encourager, de lui faire du bien pour tenter de refaire pencher la balance du bon côté. Il y en avait eu des circonstances qui auraient justifié que le Serpentard prouve à la préfète qu'il était là pour elle, que ce fusse en tant qu'ami ou petit ami, ce n'était plus la question. Il était sincèrement désolé.

- Je suis sincèrement désolé.

Il était sincèrement désolé et il lui avait fait savoir alors qu'elle s'était soudainement levée du canapé pour se diriger vers les dortoirs comme si elle regrettait de s'être confiée de cette manière alors que ça ne pouvait que l'aider, ce que Leo allait lui prouver d'une seconde à l'autre. L'effet de la gifle sentimentale passé, il s'était levé à son tour de ce canapé pour quitter la lumière tamisée de la cheminée et rejoindre celle qu'il aimait. Alors qu'elle semblait vouloir quitter la pièce avec autant de précipitation que de détermination, lui n'hésita pas à l'arrêter dans sa course en lui prenant le bras droit et la retournant avec force, mais non sans une certaine délicatesse. Il ne lâcha pas son bras, il déserra simplement son poing pour ne pas risquer de lui faire mal.

- Je suis tellement désolé de ne pas avoir été là, Esther. Crois-moi. Pardonne-moi. Je ne veux plus qu'on se quitte.

Déjà proches, l'écart entre leurs visages ne fit que se réduire alors que le jeune homme prenait l'initiative d'embrasser la belle Serpentard. Leurs lèvres se touchaient à présent, ça faisait tellement longtemps, ça lui avait tellement manqué, il en avait tellement rêvé. Enfin. Il sentait une larme coulait sur sa joue sans qu'il sache si elle était sienne ou non, qu'importe : il était heureux et il aimait s'imaginer que la jeune femme l'était aussi.

E. et L., repérés dans la Salle Commune de leur maison s'embrassant longuement, comme au bon vieux temps. Tout le monde s'imaginent qu'ils sont fait pour être ensemble, y compris le beau blond, mais quand est-il vraiment ? Faudrait-il rappeler à E. que son petit ami avait été tenté de voir ailleurs ? C'est à elle de faire un choix, voyons ça.

Esther Malfoy 18.04.08 20:58

ON A VU :

E. et L. tendrement mais douloureusement enlacés dans la Salle Commune de Serpentard, L. et E. s'embrasser à pleine bouche. Tragique, non, le temps qu'il leur a fallu à ces deux là pour s'apercevoir qu'ils s'aimaient ? S. seule dans son dortoir tourner et tourner dans son lit. Dur le retour à la réalité ?
La question est : L. et E. sont-ils réellement redevenu le parfait petit couple qu'ils étaient ? Feront-ils abstraction du passé ?
Croyez moi vous le saurez, tenir des secrets, c'est vraiment pas mon truc !

Le temps semblait s'être arrêté dans le repère du Serpent : Léo et Esther s'embrassait et ne semblaient pas vouloir se lâcher, comme s'ils essayaient de ratrapper le temps perdu, tout le temps qu'ils auraient du passer ensemble... E. aurait voulu que ce baiser ne cesse jamais, que L. lui appartienne comme avant... Comme avant que Sally et lui ne s'embrasse à son insue... Et comme toujours, les mauvais moments reviennent hantés les esprits et gâchent les merveilleux... Esther se dégagea de cette étreinte amoureuse, elle était totalement perdu et, sans qu'elle le veuille, les larmes redoublèrent d'intensité. Les paroles de Léo se répétaient inlassablement dans sa tête : "Crois-moi. Pardonne-moi. Je ne veux plus qu'on se quitte..." Elle leva la tête vers lui, leur regard se croisèrent, dans les yeux d'Esther, on pouvait y lire toute sa peur mais aussi, et ce pour la première fois, son impuissance face à ce monde qui l'entourait.

Pourquoi Léo ? Pourquoi a-t-il fallu que ma mere meurt pour que tu sois désolée et que tu comprennes que je souffre ? Pourquoi a-t-il fallu que je disparaisse pendant tout ce temps pour que tu me dises enfin que tu ne veux plus que l'on se quitte ? Mais surtout pourquoi as-tu préférer Sally à moi ?

E. aurait voulu se jeter sur lui, le serrer à l'étouffer mais au lieu de celà, elle ne bougea pas et pleurait tristement. Oui, elle aimait Léo, elle n'avait jamais cesser de penser à lui pendant qu'elle était à l'hopital mais...

Comment pourrais-je un jour te refaire confiance Léo ? C'était ma meilleure amie et tu... Tu m'as trahi. J-je ne pourrais pas faire comme si rien ne s'était passé Léo...

Elle s'avança vers lui, désemparée et déposa sur ses lèvres un rapide et furtif baiser. Lui tenant la main, elle baissa la tête : trop de souvenirs étaient présents mais surtout la vision de Léo et Sally ensembles lui donnait des nausées. Elle se sentait vulnérable... Fragile... Et elle n'aimait pas se montrer comme telle. Elle sentait les battements de son coeur accélérer, c'était mauvais signe mais elle ne s'en soucia guère. Comme au ralenti, elle lâcha la main de son presque ex futur petit ami et souffla

J-je suis désolée Léo... Je suis perdue, je ne sais pas quoi faire...

Leo Draco 19.04.08 0:13

Dans une toute autre dimension Leo semblait vivre le plus long de tous les baisers qu’il avait pu donner dans sa vie, pourtant il ne fût que de courte durée et ce car Esther n’hésita pas à l’écourter. En temps normal, se faire repousser de la sorte aurait fait perdre toute confiance au jeune homme mais, nous le savons, à partir de ce soir plus rien ne se passerait normalement. Il la regardait s’éloigner de quelques pas, chaque larme perlant sur le visage de la préfète lui retournant l’estomac, lui écrasant le cœur, lui brûlant les yeux. Il ne tarda pas, lui non plus, à ne plus pouvoir retenir ses émotions dont il tentait de cacher les conséquences physiques en relevant le menton et fixant le plafond, par fierté, qu'il s'agisse de sa propre fierté ou de celle d’Esther qui pouvait facilement être mise à mal en voyant certaines personnes les pleurer, elle et son triste sort.

- Pourquoi Léo ?
~ Je ne savais pas ~

- Pourquoi a-t-il fallu que ma mère meurt pour que tu sois désolée et que tu comprennes que je souffre ?
~ Je croyais que c’était finit, que je devais laisser tomber, penser à autre chose ~

- Pourquoi a-t-il fallu que je disparaisse pendant tout ce temps pour que tu me dises enfin que tu ne veux plus que l'on se quitte ?
~ Comment aurais-je pu pensé que tu voulais encore de mon aide après ce que j’ai fait ? ~

- Mais surtout pourquoi as-tu préférer Sally à moi ?
~ C’était une erreur. ~

- Comment pourrais-je un jour te refaire confiance Léo ? C'était ma meilleure amie et tu... Tu m'as trahi. J-je ne pourrais pas faire comme si rien ne s'était passé Léo...

La tête toujours relevée vers le plafond bas reflétant cette lumière aux teintes orangées caractéristiques du salon de cette Salle commune, il ne l’avait pas vu se rapprocher vers lui avec des pas de velours. Son parfum, sa fine et douce main qui pris la sienne, son souffle, autant d’éléments auxquels ne pouvait résister le Serpentard quand il s’agissait de celle à travers qui il voyait la femme qu’il accompagnerait un jour à l’autel. Il rabaissa son regard le temps de quelques secondes, le temps d’un baiser encore plus furtif qui, cette fois-ci lui donna réellement le sentiment d’être court et inachevé. A cela elle ajouta l’abandon de sa main et un flot de mots désespérés qui achevèrent le cœur du beau blond, une torture dont elle semblait culpabiliser alors que, lui, ne lui en voulait pas une seule seconde, il encaissait et recevait les conséquences de ses actes sans protester.

- J-je suis désolée Léo... Je suis perdue, je ne sais pas quoi faire...

Les jambes engourdis, les yeux secs de larmes, la main tremblante il était aussi désemparé qu'elle mais alors qu’ils semblaient jusque là éviter leurs regards de se croiser, Leo rétablit la synchronisation. Sa main droite vint prendre en douceur le menton de la jeune reine qui pointait jusque là vers le sol, comme un signe de relâchement. Ses doigts frémissant caressant cette peau pâle témoignant de la classe et de la distinction de cette jeune femme, il plongea son regard saphir dans ses yeux émeraudes en prenant soin de ne les détourner une seule seconde, puis il prit la parole, avec difficulté :

- Ecoute-moi bien Esther. Regarde et écoute moi.

Son rythme cardiaque improbable témoignait de l’intensité de la scène qu’il vivait et justifiait cette peur insoutenable qu’il avait au fond de lui, cette peur que tout son corps s’écroule sous le poids de la pression.

- J’ai fait une erreur. Une erreur que je re- … Que je regrette plus que tout. Après ça, je n’ai jamais pensé une seule seconde que tu pourrais me pardonner. J’ai pensé à toi jours et nuits. La nuit, je rêvais de toi, je rêvais qu’on se remette ensemble. Le jour, je remettais les pieds sur terre et je réalisais que jamais tu ne me pardonnerais d’avoir été … D’avoir été aussi stupide ! J’essayais de passer à autre chose, je pensais me faire du mal en cherchant à avoir de tes nouvelles. Je n’ai jamais cessé de t’aimer Esther … Et je n’ai jamais cessé de penser que tu n’arriverais jamais à comprendre que, pour moi, ce n’était qu’une erreur, une erreur de quelques secondes, une erreur que je regrettais. C’est un souvenir qui me torture tous les jours Esther ! J’ai tout gâché ! J’ai détruit la seule chose qui me faisait oublier que je n’ai ni famille, ni amis ; la seule chose qui me donnait envie d’écrire, de travailler, de réussir ; la seule chose qui me donnait envie de respirer et de m’asseoir près de ce feu ; la seule chose qui me donnait envie de me lever le matin ...

Le tendre jeune homme ne s’en était pas rendu compte mais il n’était pas resté immobile pendant son court monologue, en fait, il avait très vite arrêté de caresser le visage de la préfète pour faire quelques pas en arrière, pointer du doigt les flammes orangées, parler avec de grands gestes, passer frénétiquement une main dans ses cheveux et verser, à de rares occasions, une larme qu'il essuyait aussitôt du revers de sa manche. Il avait finit son discours au plus près du feu de cheminée, il sentait les flammes chauffer ses mollets tandis que sa tête et un de ses poings fermé appuyés, sans force, contre le mur. Non, de la force il n'en n'avait même plus assez pour serrer son poing, il ne s’était jamais sentit aussi fatigué alors que l’effort physique fournit dans la conversation n’avait rien de comparable à l’intensité des nombreux jogging qu’il avait pu courir jusque là. Il n’était même plus capable de parler avec une tonalité convenable, il chuchotait, murmurait, pourtant il n’avait jamais pensé ses mots avec autant de sincérité :

- Je t’aime Esther Malfoy …

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Le drame continue dans la salle au plafond bas. Qui a une boussole pour la Reine des glaces, il semblerait qu'elle soit de plus en plus perdue, à moins qu'elle se laisse guider par les tendres mots du sensible Prince ? Un long discours réussira-t-il à rassurer le plus froid des cœurs de l'école, sachant que le corps chaud du Dragon S. est dans tous les esprits ? Rien n'est moins sûr avec E. ...

Esther Malfoy 19.05.08 20:18

Nathaniel Hawthorne a écrit : "Personne ne peut pendant très lontemps se montrer un visage à lui-même et en présenter un autre au reste du monde sans finir par s'y perdre et se demander lequel des deux est le vrai."

E. ne savait plus sur quel tableau jouer. Devait-elle choisir la sincérité et pardonner les fautes de Léo, profiter du temps perdu et vivre des beaux jours à ses côtés oubliant son attirance pour la tumultueuse S. ? Ou alors se montrer dur, intransigeante, imperturbable et faire face à la Déclaration de L., lui rapeller ses fautes et lui dire que jamais elle n'arriverait plus à le regarder en face, à lui pardonner son baiser ? Que faire petite Queen E. ? On est perdu, il me semble... Mmmm il serait urgent de revenir à ton niveau si tu ne veux pas être une fois de plus détrônée...

Pendant tout le discours de son compagnon, E. n'avait pas bougé, ne l'avait pas regardé ou alors quand il tournait le dos. Ses paroles étaient si attentionnées, il voulait visiblement se rattrapper, se faire pardonner mais E. avait tellement de mal à digérer ce baiser, cette trahison. Chaques fois qu'elle voyait L., elle l'imaginait collé serré dans la vapeur des douches, ses lèvres caressant celles de S., se scellant dans un fougueux baiser. Le jeune homme avait jeté toute son âme pour sauver leur relation, enfin ce qu'il en restait. Il était là, à bout de souffle, de force et de nerfs, E. lui faisant face à la fois triste, impuissante et dure. Elle croisa les bras sur sa poitrine pour se donner une contenance.

C'est marrant, tu ne trouves pas ? Dans la vie, il faut toujours attendre de perdre une personne avant de se rendre compte qu'on l'aime plus que tout. Tu vois L. le coup de poignard que tu m'as envoyé dans le dos, je ne pourrais jamais l'oublier... J-je ne peux pas, je suis désolée. Je te vois toujours avec cette pu- fille et ça me fait vraiment mal ! Tu dis que tu m'aimes, que tout cela n'était qu'une erreur, que tu regrettes, mais je sais très bien, et depuis qu'elle est arrivée, que tu es attiré... Je n'y peux rien et je ne pourrais pas lutter face à celà. Tu ne seras jamais heureux tant que tu ne seras pas satisfait, satisfait de S. Alors, prends ta liberté, je te la laisse. Ne te force surtout pas à me sortir toutes ces idioties.

E. était-elle folle ? L. venait de lui avouait qu'il l'aimait plus que tut, qu'il ne voulait plus la quitter, qu'il regrettait tout ce qu'il avait fait, que tout n'avait été qu'erreur et elle, elle, fuyait, elle fuyait tout cet amour. Pourquoi ? Par peur ! Les gens qu'elle aime meurt et son souhait est que L. vive heureux, quitte à ce qu'il vive sans elle. Qu'était-elle devenue ? Une pauvre fille malade, une reine déchue de son trône...

Tu le sais aussi bien que moi... Ne te voile pas la face... Je t'aime aussi mais tu sais aussi que je ne pourrais jamais te rendre heureux. Je ne t'ai apporté que des soucis, tu t'es brouillé avec ta mère à cause de moi, j-je suis désolée...

L'adolescente semblait vidée d'énergie, elle sentait que L. ne comprendait pas, il aurait ce petit regard perdu mêlé d'incompréhension qu'elle adorait tant, il essayerait de la convaincre mais elle le repousserait encore, il découvrirait tôt ou tard que son accident avait provoqué une maladie cardiaque, il allait vouloir la persuader de suivre son traitement, elle serait un poid pour son bonheur. Les bras ballants, les yeux cernés, elle s'avança vers lui, attrappa sa main, leurs doigts s'enlaçant, et prononça cette phrase tragique qui semblait sceller leur destin.

Moi aussi, je t'aime Léo Draco, et ton bonheur est important à mes yeux... Alors pars, va la rejoindre, tu seras plus heureux avec n'importe qui d'autre qu'avec moi...

Leo Draco 20.05.08 13:01

- « Je- . Tu ne- .

- Mais … »

Elle parlait de toute cette souffrance qu’elle ne méritait pas comme si Leo, lui, était d’humeur à prendre une coupe de champagne et sauter nu dans une piscine. Il était dévasté. Elle parlait de l’amour qu’il lui portait comme si le Serpentard avait fausser cette déclaration ou, plus insultant encore, comme s’il n’en avait jamais pensé un seul mot. Il était anéantit. Les yeux voilés de larmes, il la distinguait, juste en face de lui, joignant avec délicatesse et ironie leurs mains alors qu’elle lui glissait une phrase qui lui fit l’effet d’une lame rouillée lui déchirant le cœur en deux – dont une remplirait l’estomac du serpent froid .

La reine était de retour. Leo avait du mal à se concentrer : la traduction physique de ce mal sentimental était difficilement supportable – il lâcha sa main ; le changement si soudain de comportement de la part d’Esther le déstabilisait – le regard vide il semblait remettre la conversation en suspend, tournant toute son attention vers le feu qui dansait à côté de lui ; le goût de l’échec le brûlait encore aux larmes à chaque fois que son œil intérieur se repassait le film de cette déclaration apocalyptique – il ne souffla que quelques mots, les bons, cette fois-ci, il l’espérait :

- « C’est vrai … Tu as entièrement raison. »

William O. Douglas a dit un jour : « On combat les idées nuisibles par d'autres idées. On combat le mensonge par la vérité. »

- « La première fois que j’ai vu Sally assise à la table des Serpentard j’ai été ébloui. Si jeune et pourtant si belle. Tous les regards étaient tournés vers ces yeux reflétant la fraîcheur et l’espièglerie. Au travers des couloirs les choses se précisaient de plus en plus à propos de cette nouvelle élève : elle était inaccessible et ne sortait qu’avec des élus soigneusement choisis. Dans le même registre elle ne s’adressait pas à n’importe quel garçon, elle ne voulait entendre la voix que de ceux qui lui plaisaient. J’ai très vite compris que j’étais l’un d’entre eux. Vous êtes devenues amies. A tes côtés, je passais de plus en plus de temps avec elle. Plus de temps que je ne l’aurais souhaité. Elle me gênait. Les battements de cils qu’elle faisait en face de moi me flattait. Les sourires qu’elle m’adressait ne faisaient que me complimenter davantage. Elle savait satisfaire mon égo, remettre mon assurance sur pieds. Oui, je pourrais être heureux avec Sally. »

Il leva enfin les yeux vers celle à qui il s’adressait. Comme le ton de sa voix le laisser supposer jusque là il souriait et son regard n’était plus baigné de larmes mais d’une certaine lueur de triomphe. Comme s’il défiait la reine sur son propre terrain, ayant l’assurance d’avoir de meilleures armes qu’elle, il croisa son regard et ne s’en détacha plus une seule seconde à partir de cet instant.

- « Oui, Sally pourrait me satisfaire si la vie n’était qu’une succession de nuit que l’on passerait au lit, si je retrouvais la mentalité que j’avais à 16 ans et que je ne mûrissais pas au fil des ans, si je ne voulais pas d’avenir et de vie de famille … Oui, je suis attiré par Sally-Anne Perks. Oui, je l’ai embrassé et si je n’avais pas été avec toi à ce moment là je serais sûrement allé plus loin encore. »

Les saphirs de Leo n’essayaient à aucun moment de lire ce que les émeraudes d’Esther pouvaient trahir de ses sentiments, il laissait faire les choses, il se laissait transporter par son flot de paroles et de sincérité.

- « Mais il faut plus que des lèvres douces et jolie minois pour fonder une famille. Et, aujourd’hui, c’est ce que je veux plus que tout au monde, bâtir une vie commune, avoir un avenir qui promet du bonheur. »

Et, à ce moment là, il chuta. Pas au sens propre du terme, non. Il lui suffit de cligner des yeux le temps d’une seconde pour perde de vue le regard vert de la Serpentard au profit de ses lèvres dessinées avec perfection sur son visage. L’air à la fois gêné et amusé il se repris très vite à poser son regard vide sur celui d’Esther. Trop vite ?

- « Tu as ces lèvres uniques … Hm- »

Second faux pas ? Il se surpris à avoir du mal à continuer alors qu’il savait pertinemment qu’il était dans les habitudes de la reine de faire trébucher ses assiégeants. Il rit, il n’y avait que ça à faire. Il avait l’impression de retourner à la petite école, là où il tremblait à la simple idée de se retrouver seul face à celle qu’il aimait. Aujourd’hui, il n’avait plus le droit d’être déstabilisait, de choisir la facilité, il fallait oser jouer le jeu. Alors il jouait.

- « Tu as ce genre de lèvres qui donnent envie de les voir s’exprimer que ce soit pour montrer un magnifique sourire ou une moue dont tu as le secret. Dans le même genre, tu as ce regard qui reflète tellement de choses : l’arrogance légitime dont tu fais preuves, la sagesse machiavélique (Ca pourrait facilement être le titre d’un livre d’Amélie Nothomb) dont tu peux être l’auteur, l’autodérision dont tu peux user ou les problèmes pour lesquels tu n’oses pas demander d’aide. Tu as cet esprit droit et fier que j’admire, ce sens de la répartie et de la justice dont je suis jaloux. Tu as toujours des doutes sur ce qui serait bon pour toi, pourtant tu passes ton temps à te pencher sur ce qui serait bon pour tes proches. Il y a tellement de choses qui font de toi une personne unique, une personne pour qui je donnerai ma vie … Tu es quelqu’un de passionné, de déterminé, de joueuse comme j’en ai rarement vu. Tu serais prête à te battre pour la dernière part de tarte au citron meringuée. Tu pourrais partir décapiter des géants si on te disait que c’est de cette manière que ta famille trouverait le bonheur. Tu serais capable d’aller le raconter sur tous les toits si tu surprenais notre Directrice adjointe titubant, une bouteille de Whisky pur-feu à la main, pas pour le scandale, mais pour l’aider. Je pense que tu n’as jamais été foncièrement méchante Esther, tu n’as toujours voulu que le bien de ton entourage. Seulement, aujourd’hui tu te trompes si tu crois faire mon bonheur en m’abandonnant, pensant que j’irai rejoindre Sally car … »

Le sourire, qu’il avait perdu depuis un moment alors qu’il en usait et abusait depuis toujours s’évanouit à nouveau ; son regard jouait les vagabonds, il se promenait du menton aux boucles de la jeune fille en passant par ses pommettes comme ses sourcils ; pour autant il ne laissait transparaitre aucune hésitation et prenait soin de garder toute sa prétentieuse assurance, allant même jusqu’à paraître hautain.

- « Car … Nous sommes dans un monde où la vie est une alternance entre le jour et la nuit, où je n’ai plus la mentalité que j’avais à 16 ans et où je veux un avenir et une vie de famille … Et ça, je ne le vois qu’avec toi. Tu es la seule que j’ai aimé comme tel et tu ne seras toujours la seule. Si tu veux réellement me rendre service, redeviens ma petite amie. »

Une seconde plus tard son regard redevenait les soldats impassibles qu’ils avaient été. La main de Leo vint joindre celle d’Esther pour les unir, les doigts croisés, comme s’il rejouait la scène à sa manière. Mais, pour Leo, avoir les rênes ne signifiait pas pour autant supprimer toute l’ironie du moment, au contraire. Ils n’étaient plus dans le champ de vision de l’un et de l’autre, le préfet s’était approché d’Esther pour venir glisser ces mots au plus près de son oreille :

- « Je te hais Malfoy. Je te hais pour être aussi lâche et insensible, pour me laisser partir et t’obstiner à ne pas voir que je veux revenir. »

Esther Malfoy 24.05.08 16:39

"En ce moment il y a 6.502.867.120 personnes sur la Terre... à quelques unes près. Et parfois une seule d'entre elle peut tout changer. En bien ou en mal."

Le Bien. Le Mal. Le Blanc. Le noir. Que choisir ? C'est le combat de chacun. Toute notre vie. Cette question existentielle : le bien ou le mal ? Parfois les gens pensent prendre le Bien prenant le Mal et ne comprennent pas que d'autres veulent les en changer. Il suffit souvent d'une seule personne. Une seule qui s'acharne. A faire ouvrir les yeux de la personne qu'elle aime. Lui dévoiler la vérité. SA vérité ? Les 6.502.867.120 personnes présentes sur Terre sont toutes différentes mais ne ne suivent qu'un seul et même chemin : le bien ou le mal. Regardez L. et E. : L. démontrait le bien de leur relation tandis que E. s'acharnait à lui faire voir le Mal. Et si L. avait raison ? Et si c'était E. ? Et si l'une de ces deux personnes faisait basculer l'autre ? En bien ou en mal.

La soirée avait pourtant bien commencé. Enfin, bien, tout est relatif. Le Banquet, mener les nouveaux Serpetard à leur dortoir, tout celà n'avait été qu'un jeu d'enfant pour la reine détrônée. Seulement, il avait fallu que les fantômes du passé reviennent la hanter. L. Son premier amour. Son seul et unique amour. Le jeune homme s'obstinait à tout d'abord ce qu'elle lui raconte les raisons de son absence. E. se serait bien passé de la suite. Elle qui mettait tant d'ardeur à repousser son ex petit ami semblait crouler sous la persévérance du jeune homme. Il ne lâchait rien. Il savait qu'il jouait ses derniers atoûts. E. ne pouvait se motrer plus dure qu'elle ne l'avait été ce soir, même si elle lui en voulait énormément. Il savait qu'elle ne lui pardonnerait pas si facilement et elle de son côté savait que le combat serait long et difficile. Mais surtout qu'elle ne pourrait se montrer indéfiniment aussi sèche, cassante, fière mais aussi, inaccessible. Le Serpentard savait trouver les mots. E. imprévisible ? C'est vrai mais tel un chat il savait rebondir. Elle lui disait de partir, il refusait. Elle le libérait, il s'accrochait à ce mince espoir que peutêtre elle changerait d'avis. Comme si sa propre vie en dépendait. Comme à une bouée en pleine noyade. Mais soyons clair, qui coule le plus dans cette histoire ? L. admettait son attirance pour S., E. ne relevait même pas. Pas un regard, pas même un clignement d'oeil. Rien. Elle supposait - non savait - déjà tout celà mais l'entendre était encore plus douloureux de la croire. Elle ne l'interromperait pas, elle ne lui répondrait pas. L. s'était amouraché de cette idiote ? Merci, elle était au courant, ce n'était pas un scoop. Elle sentait qu'il faiblissait. Première victoire pour la Reine ? Ce serait mal connaître Léo qui jouait sur son propre terrain, qui semblait la défier. Aaah il osait. Très bien ! La deuxième bataille, E. ne l'épargnerait pas. Ah parce qu'elle l'avait épargné ? Mais en avait-elle envie ? L. ne se décourageait pas : il avouait l'avoir embrassé mais que grâce à elle, il n'avait pu aller plus loin. Quelle ironie ! Qu'était-ce ? Mensonge ou Culpabilité ? Les yeux du jeune homme se posèrent sur les lèvres de sa tant aimée Serpentard. Cette dernière, comme par réflexe, se mordilla la lèvre inférieure. De la gêne ? Mmmh.

Et là, tout bascula. L. l'enveloppa dans un autre monde. Son monde. Il décrivait la Miss de manière si touchante que celle-ci ne put sortir aucun mot. Sa déclaration était poignante. Poignante d'amour. Mais aussi de Vérité. Il vantait ses lèvres qui formait un si joli sourire ou une moue inimitable. Il louait son regard. Ses deux émeraudes qui exprimaient autant de bonnes choses que de mauvaises. Il ne blâmait pas son caractère méprisant, fier, hautain. A ses yeux, elle était "quelqu’un de passionné, de déterminé, de joueuse." L'allusion à la tarte meringuée montrait à quel point il la connaissait par coeur. Il ne la trouvait pas méchante. Au contraire. Il était persuadé de son bon coeur. Il la connaissait, la protégeait, la suppliait presque. Il l'aimait tout simplement.

Le temps semblait s'être suspendu. Sa dernière phrase aussi. Peut-être les mots que L. avaient le plus de mal à dire allaient enfin sortir. Le moment de Vérité ? Le coeur d'E. battait de plus en plus fort. De plus en plus vite. Elle sentait ses jambes flageoller. Elle était transcendée. Transcendée par ce discours. Transcendée par cet amour débordant. L. se projetait dans l'avenir. Et c'était avec elle qu'il le voulait. Et non avec S. Son regard était insaisissable. Le son de sa voix ne tremblait pas. Il jouait son rôle à la perfection. Son rôle ? Non. Sans doute le moment le plus important de sa vie. L. ne jouait pas. Il vivait ce moment. Entièrement. Avec ses trippes. Et E. n'en perdit pas un morceau. Alors il lança ses dernières paroles comme on regarde une dernière fois sa femme avant de mourir : "Tu es la seule que j’ai aimé comme tel et tu ne seras toujours la seule. Si tu veux réellement me rendre service, redeviens ma petite amie." L'instant Ultime. Et puis plus rien. La force qui l'habitait le quitta. E. le vit perdre son sourire et lui faire face. Ses yeux ne reflétaient plus l'état de son âme tourmentée. Il n'y avait plus rien. Elle ne bougea pas quand il joignit sa main à la sienne. Cette chaleur contrastait avec la froideur des mains de la Reine. Ne pouvant le regarder, elle attendait. Respirant difficilement. L'adrénaline bouillonnant en elle. Encore dans le souvenir de la démonstration de son amour, elle retomba sur terre en entendant ses mots durs et ironiques. Chuchotés comme un lointain secret à ne jamais divulgué.

« Je te hais Malfoy. Je te hais pour être aussi lâche et insensible, pour me laisser partir et t’obstiner à ne pas voir que je veux revenir. »

Oui, elle aussi se haissait de ne pas réagir, de ne pas faire un geste, de ne pas le retenir, de ne pas crier cet amour qui l'étouffait. Et pourtant, cette "lâcheté" prennait le dessus. Elle l'aimait mais s'y refusait de peur de le perdre. Comme si elle n'osait toucher au bonheur de peur de ne plus jamais pouvoir en profiter, une fois perdu. Tout pris sens dans sa tête. L. avait montrer tant d'ardeur pour lui prouver son attachement, son envie d'être avec elle qu'elle ne pouvait plus lui faire. Elle le sentait desserrer ses doigts des siens. Il allait partir. Sans se retourner. Ils se croiseraient le lendemain sans pouvoir se regarder. Non. Non, elle ne pouvait pas. Elle n'y arriverait pas. L. s'éloignait. Dos à dos, elle prit son courage à bras le corps et avec le peu d'assurance qui lui restait déclama ses mots saisissant l'émoi de n'importe quel être amoureux.

Tu es quelqu'un qui sait ce qu'il veut et je ne déroge pas à la règle. Tu es direct et pas toujours subtil. Une chose que j'ai appris en te regardant est l'importance de la persévérance et que face au véritable amour, on n'abandonne pas. Tu n'abandonnes pas. Même si la personne aimée vous demande de le faire.

Autant suspend ton vol, autant suspend tes mots, tes émotions. E. releva la tête, pleine de fierté et de droiture dont parlait L. A peine hautaine. Un mince sourire sur son visage. Un sourire timide mais assuré. Les yeux plissés de la joie qu'elle intériorisait. E. se retourna et porta son regard sur la nuque du Serpentard. Ses boucles dorées l'appellaient à venir les chatouiller. Déterminée à remporter cette première bataille avec toute la grandeur qu'on lui attribuait, la jeune fille reprit son monologue la voix plus forte. Plus franche.

Mais ce que j'ai aussi appris de ma mère est l'importance du pardon. Elle a donné une seconde chance à mon père et de ce fait, je l'ai vu mérité cette chance. Et un jour, j'espère avoir la chance de trouver quelqu'un prêt à faire la même chose pour moi.

C'est tout ? Non, non. E. allait sortir le grand jeu. Elle rejoint L. et se posta derrière de lui, de manière à pouvoir chuchoté l'apothéose de son discours. Imperturbable.

Mais ce que tu ne sais pas, c'est que cette personne, j'ai déjà la chance de l'avoir trouvé et c'est toi. I love you L. I love you so much.

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